« Prenez un plat de céréales Oshawa que vous mangez tendu, contracté, anxieux... il vous fera du mal. Prenez une choucroute garnie de saucisses, de saucisson, de jambon et de lard que vous mangez détendu, pacifié, serein, elle vous fera du bien »*
Le Monde2 de cette semaine publie « Parano dans l’assiette ». Dans l’annonce de l’article (p.5), on peut lire « la paranoïa a gagné notre rapport à la nourriture... cet acte élémentaire et fondamental -mais aussi jouissif- s’est transformé, pour un nombre grandissant de Français et de Françaises, en facteur d’angoisse... ».
Mais dans quel monde vivons-nous ? Le plaisir serait-il en train de disparaître de nos vies ?
-Nous avons renoncé à fumer et c’est tout bonus -même si, reconnaissons-le, il s’agit tout de même d’un deuil : fumer nous donnait souvent du plaisir-.
-Nous ne pouvons plus toucher à l’alcool quand nous sortons, de crainte qu'on nous enlève notre permis de conduire.
-Nous sommes en train d’oublier que manger est un des plaisirs de la vie : un plaisir renouvelé tous les jours, sans risque de faire du mal à autrui, ni de se mettre dans des situations compliquées avec d’autres personnes, ni de contracter de graves maladies (si nous nous alimentons de façon raisonnable).
L’article du Monde2 est centré sur la terreur des calories et du surpoids toujours aux aguets. Mais la diabolisation de la nourriture ne concerne pas seulement notre peur de grossir : nous avons également peur de nous empoisonner. Chaque bouchée est une menace, chaque ingrédient un potentiel ennemi caché. Y aura-t-il des OGM, des pesticides, de dangereux agents conservateurs (ou sinon des bactéries à la pelle) ? On s’obsède sur les nutriments, on se nourrit aux alicaments, on confond nourriture et thérapeutique, alors que la façon dont nous mangeons est beaucoup plus importante que ce que nous mangeons. Un pays comme la France, avec une cuisine régionale aussi riche, où l’on oublie le plaisir de la bonne chère et du bon vin, est un pays en danger. Bon appétit !
* La citation est de Arnaud Desjardins dans « Au-delà du Moi » (La table ronde 1979)
Pour moi ,la gastronomie c'est comme l'amour :il y a des jours où vous voulez manger léger, raffiné, goulument,dans un joli cadre,ou en pique nique. bref je pense qu'il faut le faire la aussi en fonction de son humeur . Savoir écouter ses envies permet forcement une bonne assimilation donc une meilleur digestion . On peut disserter longuement sur le sujet , mais je pense globalement que tous se résume à un art de vivre ; savoir écouter ses besoins au bon moment et si possible les assouvir sans contraindre les autres ,et y arriver alors c'est tout du bonheur (la digestion en est que facilité !)Le plus dur dans l'histoire c'est de savoir écouter sa voix interieur ...!
Rédigé par : Maud | lundi 19 mar 2007 à 10h43