Boris Eltsine, premier président de l’après Union Soviétique, repose au milieu du satin et des dentelles dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou. Le pope soulève le drap brodé avec la même délicatesse que pourrait avoir la jeune mère du tableau pour soulever le voile du berceau de son bébé endormi: l'étrange symétrie de ces deux compositions, l’une due au pinceau de Berthe Morisot, l’autre au hasard d’une photographie, semble vouloir nous rappeler que la mort n’est en réalité qu’un retour aux sources, une seconde naissance, un passage à une autre dimension. L’enfant commence sa vie terrestre couché dans un berceau, d’où il va peu à peu s’éveiller au monde et prendre conscience de lui-même. Quand son heure sera venue, il quittera ce monde couché dans un autre berceau, d’où son âme s’en ira pour commencer un autre voyage... et -qui sait- se réincarner et recommencer une nouvelle existence, dans un nouveau berceau...
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