Dire «ma famille» ou «dans la famille» n’a pas grand sens, vu que nous n’avons pas une famille mais… des quantités. Sans remonter aux Croisades et en simplifiant à l’extrême, nous en avons au moins quatre, qui correspondent aux patronymes de naissance de nos quatre grands-parents. Chacune ces familles ayant un tempérament, une «couleur» et une «saveur» qui lui sont propres, nous sommes des pots-pourris d’ingrédients disparates et pas toujours compatibles entre eux. Qui dit familles dit clans, qui dit clans dit antagonismes potentiels: à notre insu de sourdes luttes de pouvoir sont à l’oeuvre dans nos cellules et au plus profond de notre psychisme. Quelle branche finira par avoir le dessus? De qui «tenons-nous» le plus ?
Pas toujours facile de trouver la réponse, d’autant plus que les ressemblances peuvent varier au cours des années: enfant vous étiez «tout votre père», à 50 ans vous commencez à ressembler à votre grand-mère maternelle...
Nous avons donc non pas une, mais des familles: cette évidence m’est apparue récemment, plongée comme je le suis dans un travail généalogique et psychogénéalogique. Par un sympathique effet de synchronicité, j’ai reçu il y a trois jours un mail d’un lointain mais très réel petit cousin, découvert sur le site de l’Association des amis du peintre Théodore Chassériau (un de nos ancêtres communs) dont il est président. Jean-Baptiste Nouvion -c’est son nom- termine son message par ces mots : «Je profite de ce mail pour vous souhaiter, à vous et vos familles, de bonnes fêtes de fin d'année». C’était la première fois qu’on me parlait de mes familles: bravo Jean-Baptiste!
Tous les jours ou presque je découvre de nouvelles pistes, de nouvelles infos sur mes ancêtres, sans décoller de mon fauteuil ni même devoir expédier de courriers. Internet me permet de vérifier les dires d’une arrière-grand-mère que l’on disait un peu mythomane et de voir que tout ce qu’elle a écrit sur notre généalogie est parfaitement vrai. De retrouver les traces d’un grand-père et d’un arrière-grand-père dont j’ignorais tout. De télécharger les photos des lieux où mes familles avaient des propriétés etc… L’internet est extraordinaire, ce qui ne l’empêche pas d’être terriblement inquiétant, d’autant plus inquiétant qu’il est fabuleux… nous y reviendrons.
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