Réjouissons-nous! Ce soir, au Journal de 20 heures de France2, l’ineffable David Pujadas nous invite à aller voir une très intéressante exposition à Lyon, au Musée d’art contemporain. Il s’agit d’un hommage à l’inoubliable artiste américain Quisséring, trop tôt disparu. Pujadas n’ayant jugé bon de nous montrer aucune œuvre, j’avoue avoir ressenti, pour une fraction de seconde, un certain malaise. Possible que France 2 encense un artiste dont je n’ai jamais entendu le nom? Serais-je à ce point en dehors du coup, rangée des voitures (comme on disait de mon temps)?
Fausse alerte: non seulement je connaissais l’artiste en question, mais j’ai été, dès ses débuts dans le métro new-yorkais, une de ses fans. Le problème est qu’il ne s’appelle pas Quisséring, mais Keith Haring, et que cela n’a rien, mais vraiment rien à voir. Le problème est que l’on nous impose des journalistes qui non seulement n’ont jamais fait d’anglais, mais ne se posent même pas la question de se rendre intelligibles.
Cette histoire me rappelle un restaurant niçois où, à la fin du repas, le garçon nous avait proposé un «Bélèze». Devant mon air perplexe, mon ami m’avait expliqué qu’il s’agissait d’un Bailey’s, une liqueur à base de café. La capacité des Français à franciser n’importe quoi, sans le moindre effort ni le moindre état d’âme, est tout bonnement stupéfiante. Mais au restaurant, on peut fermer un œil (ou plutôt une oreille). Moins au Journal de 20h, sur France... DEUX!