Une amie m'a envoyé cette pensée d'Éric Chevillard, dont elle suit chaque jour le blog:
"Je suis sensible aux vœux de bonne année émanant d’envoûteurs et chamans véritables qui n’hésitent pas à sacrifier une poule noire ou à brûler des herbes rares en invoquant les soleils et les volcans. Pour les autres, je n’y entends qu’un aveu d’impuissance doublé d’une invitation à me débrouiller seul et si possible en silence."
Comme c'est bien vu! Et comme sont fastidieux ces mots inutiles, ces "paroles absurdes", comme les appelle mon cher Alberto Savinio, qui nous encombrent et nous contraignent à les répéter comme des robots, d'année en année, de génération en génération... Qui, parmi ceux qui formulent leurs vœux (c'est-à-dire nous tous), croit vraiment à ce qu'il dit, alors que tout le monde ou presque pense que le monde va de mal en pis?
Il faut toutefois reconnaître qu'en dehors d'une "invitation à se débrouiller tout seul" ("et si possible en silence"!), les vœux de Nouvel An ont une autre utilité: rappeler à nos destinataires que nous existons, que nous sommes encore là. Les vœux de Bonne Année expriment avant tout notre désir de ne pas être oubliés.
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