Mon téléphone portable sonne. Un événement tout à fait insolite vu qu’il est toujours éteint. Ou presque. J’entends une voix masculine avec un accent étranger.
-«Bonjour Madame Chassériau, ici la société XY…».
-«Non, merci Monsieur, je ne suis pas intéressée».
-«Juste une minute Madame, juste une question: il y a un sadique dans votre immeuble du Mont-Boron?»
Pensant à quelque obsédé sexuel prêt à me débiter des obscénités, je réponds très énervée que je n’habite plus au Mont-Boron depuis belle lurette, que c’est une erreur des Pages Blanches qui continuent à indiquer cette adresse et je raccroche aussitôt.
Si j’ai entendu «sadique», c’est parce que le monsieur parlait avec un accent assez prononcé, mais peut-être aussi pour une autre raison: quand j’habitais encore au plateau du Mont-Boron, il y avait eu des problèmes avec un exhibitionniste qui surgissait à poil des fourrés quand les enfants sortaient de l'école. Pour parler en lacanien, j’ai associé le signifié «satyre» au signifiant "sadique".
Une minute après j’ai réalisé que le type, qui travaille probablement pour une société de gestion d’immeubles, n'était pas un obsédé sexuel et ne faisait pas non plus la chasse aux sadiques; il voulait simplement savoir si, dans ma soi-disant propriété, il y avait ou non un SYNDIC !
A fun day, a fun day!
Rédigé par : air jordans | mercredi 17 nov 2010 à 03h31