« Qu’ils sont fatigants ces gens qui tournent autour du pot, au lieu de dire simplement «Voilà ce que je veux» ! » Confucius
Et j’ajouterais, en complément à la pensée du Maître: qu’ils sont fatigants ces gens qui flairent partout des sous-entendus et vont chercher des sens cachés, des deuxièmes et troisièmes degrés aux plus anodines remarques. Car ceux qui ne savent pas s'exprimer de façon directe imaginent qu'il en va de même pour les autres. Ce petit cirque rend la vie très compliquée et empêche toute spontanéité dans les relations, en particulier avec l’autre sexe. En voici deux exemples parmi cent.
8.30 du matin. On sonne à votre porte. C’est le plombier qui travaille à l’étage du dessus et vient vous prévenir que d’ici une demi-heure il va devoir fermer l’eau de l’immeuble. Vous le remerciez et ajoutez : « C’est gentil de m’avoir prévenue, je vais me dépêcher de prendre ma douche », et vous refermez la porte. Une heure plus tard, on sonne à nouveau. C’est encore le plombier, mais cette fois il vous regarde avec un drôle d’air. Il vous dit que l’eau est à nouveau disponible et reste planté là, en se dandinant sur votre paillasson, comme s’il attendait quelque chose. Vous le remerciez, refermez la porte… et réalisez brusquement votre gravissime erreur : vous lui avez dit que vous alliez prendre une douche et le brave garçon a compris que vous lui faisiez une avance. Intense perplexité de votre part: le mot « douche » serait-il scabreux ? Ferait-il partie d’un code qu’utilisent les femmes esseulées pour faire comprendre qu’elles sont en manque? Est-ce vous qui êtes naïve ou le plombier qui est obsédé?
Venons-en maintenant aux glycines. Vos voisins vous ont invitée à une petite fête dans leur jardin. C'est le grand moment de ces fleurs merveilleuses, au summum de leur splendeur…
On nous rabâche que nous vivons dans une société sexuellement libérée. Qu'on me permette d’en douter. Une société où l’on ne peut prononcer le mot «douche» ni évoquer la sensualité des glycines sans risquer de passer pour une allumée à la recherche d’aventures, est IMHO, une société obsédée. Il y a de nos jours comme une obsession du sexe. D’autant plus pernicieuse qu’elle est latente, sous-jacente, rampante. L’impression est que beaucoup de gens passent une grande partie de leur temps à épier ce que disent ou font les autres, dans le seul but de traquer de possibles allusions, d’éventuels doubles sens, d’hypothétiques désirs qu’ils n’oseraient pas exprimer en tant que tels mais voudraient tant leur communiquer… Mais qui dit obsession dit emprisonnement, certainement pas libération.
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