Demain samedi, Journée européenne de l’obésité, annonce le journal de 8h de Télématin. On nous rappelle que le nombre des obèses augmente -dans notre pays comme ailleurs- de façon exponentielle (on parle de 70% en dix ans….), et que plus de 30% des Français sont en surpoids. Et on nous énumère, une fois de plus, toutes les pathologies liées l’obésité : hypertension, accidents vasculaires, diabète, calculs biliaires, apnée du sommeil, certains cancers etc.
Le journaliste n'a pas proféré un mot sur les aspects psychologiques du problème. Or le psychisme joue un rôle central dans la cause principale du surpoids, à savoir la suralimentation: pas besoin d'être un psy pour savoir que les excès alimentaires sont des compensations à des carences dans la sphère émotionnelle. Et leurs conséquences sont avant tout du ressort du psychique: l'obésité change du tout au tout la relation d’un individu avec son corps et donc avec lui-même, ses rapports avec les autres et avec l’environnement dans son ensemble.
Dans la très grande majorité des cas, l’obésité est le symptôme d'un problème psychique et c'est ainsi qu'elle devrait être traitée en premier lieu. En cas contraire, tous les efforts de prévention et de guérison resteront vains.
Dans une récente interview, la psychanalyste Julia Kristeva disait que « l'espoir légitime soulevé par les neurosciences s'étiole en une idéologie qui ferait l'économie de la vie psychique ». Cette « mort du psychique », ultérieurement accélérée par l’invasion des technologies dans notre vie quotidienne, est un des aspects les plus inquiétants de ce début de millénaire, car il annonce une robotisation de l’être humain, dont la vie mentale et émotionnelle serait réduite à ses neurones. Pauvre Sigmund, pauvres de nous…
Commentaires