Notre actuel président touche le fond et le plus drôle (façon de parler...) c’est qu’il le touche à cause d’un faux problème, ou plutôt d'un problème inventé : sa politique vis-à-vis des Roms. Alors qu'un sommet réunit aujourd’hui les dirigeants des 27 à Bruxelles (photo ci-dessus), la presse européenne s’inquiète des tensions entre l'exécutif français et la Commission européenne, craignant qu'elles ne nuisent à la rencontre.
Depuis un mois et demi la presse nationale et internationale n’a cessé de brocarder -avec juste raison- la prise de position française à propos des gens du voyage, et l’affaire n'en finit pas de gonfler, gonfler… Tout cela parce que le 30 juillet à Grenoble, à la suite d’un acte de violent vandalisme attribué à la communauté Rom de Saint-Aignan, le petit Nicolas avait annoncé le retrait de la nationalité aux Français d’origine étrangère qui attenteraient à la vie des policiers. Dans la tristement célèbre « circulaire du 5 août » les Roms sont stigmatisés et les préfets lourdement incités à organiser leur rapide évacuation du territoire.
Les Roms ne seraient qu'un paravent, un écran de fumée derrière lequel le chef de l'État a pensé pouvoir lancer un message sécuritaire bien musclé, bien extrême-droitier, dans une de ces intuitions fulgurantes qui sont un peu sa marque de fabrique... Sans se rendre compte du cataclysme qu’il allait provoquer.
Cette pirouette qui consiste à monter de toute pièce un soi-disant danger pour arriver mine de rien à ses fins, n'est pas sans rappeler -à une tout autre échelle- le prétexte qui a permis à G W Bush d'envahir l'Irak, coupable selon lui de cacher des armes de destruction massive. Avec les résultats que l'on sait.
« Aujourd’hui, en France, on dénombre environ 250 000 Roms dont un tiers seulement est nomade, un autre tiers est semi-itinérant et le dernier tiers sédentaire. On est loin du cliché misérabiliste que l’on peut en avoir et du voleur de poules : la majorité est bien intégrée, les enfants suivent une scolarité normale, notamment grâce aux cours par correspondance, et, de ce fait, n’attirent pas l’attention sur eux".
Sur un autre site, la menace apparaît encore plus terrifiante :
« On peut estimer qu'il y a 15 000 Roms roumains et bulgares en France».
On dit que ce n'est pas la quantité qui compte, mais la qualité... c'est ce qu'a dû penser notre actuel président.
C'est alors que, allez savoir pourquoi, Bush et l'Irak me reviennent à l'esprit et qu'un doute affreux m'assaille: sommes-nous sûrs après tout que les Roms ne cachent pas dans leurs roulottes des armes de destruction massive? C'est effectivement peu probable. Mais ils pourraient bien, sans en avoir jamais eu la moindre idée, détenir une formidable arme de destruction: non pas massive, mais au contraire remarquablement ciblée.
On peut toujours espérer...
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