vive la lenteur

Des mille usages du téléphone portable...

Et moi qui pensais que le téléphone portable était dangereux pour la santé (surtout mentale)... C'est le contraire qui est vrai!

Au Japon en effet, les téléphones portables peuvent être utilisés à des fins « thérapeutiques ». Le  JLRT (Laboratoire japonais de sonneries de téléphone portable) est en mesure de fournir 27 mélodies adaptées à toutes sortes de pathologies. Si par exemple vous souffrez d'allergies aux pollens (rhume des foins), il vous suffit de télécharger  la sonnerie Hana Sukkiri et de plaquer votre portable sous votre nez: comme par magie, vos éternuements cesseront. Explication: la fréquence de cette sonnerie est censée décoller les particules de pollen de l’intérieur des narines… Vous pouvez aussi acquérir des sonneries pour améliorer l’aspect de votre peau, mieux dormir,  vaincre la somnolence, faire fuir les corbeaux et… vous donner l’envie de faire le ménage !

L’article ne dit pas s’il existe une sonnerie à effet vibromasseur. S'agirait-il d'une pruderie nippone, parfaitement dépassée sous nos latitudes sexuellement libérées?  Quoi qu'il en soit, pas de panique mesdames: le joaillier Victor, dont la boutique est sise place Vendôme, a conçu pour vous le jouet sexuel le plus luxueux du monde, certainement plus apte à susciter l'envie des voisines qu'une banale sonnerie de téléphone. L’objet, en or 18 carats, est serti de 117 diamants. Il ne vous en coûtera que 40.000 €. 

Qui aurait encore le courage de dire que nous ne vivons pas une époque merveilleuse?

Dangereux, le téléphone mobile?

Il est tout de même étrange que chaque fois que les médias s’inquiètent des effets nocifs des téléphones portables, il ne soit question que des conséquence sur notre santé physique (risques de cancer etc.). Alors qu’il suffit de regarder autour de soi pour pouvoir se rendre compte des effets du téléphone mobile sur la santé non pas physique mais psychique de la population. Comment est-il possible qu’aucun professionnel du secteur ne se soit encore aperçu que nous sommes soumis à une drogue dure, qui est en train de faire de nous de parfaits imbéciles, comme le sont tous les drogués?*

Avant de s’inquiéter des risques de cancer liés aux ondes électromagnétiques, ne devrait-on pas se soucier des conditions mentales de ces hordes d’accros errant dans les rues, les transports publics, les restaurants, les plages, leur prothèse à l'oreille ou entre leurs mains, prête à être frénétiquement manipulée dès qu'ils se trouveront dans l’angoissante situation de devoir passer deux minutes avec eux-mêmes ?

Est-il normal de voir, dans le cadre idyllique de la rade de Villefranche à côté de Nice, des gens en maillots de bain accroupis sur les rochers, occupés à observer les évolutions des petits crabes dans les mares, le portable collé à l’oreille ? Ou de placides pêcheurs avec leur ligne dans une main et leur téléphone dans l’autre ? Doit-on vraiment se féliciter de ce que les utilisateurs enthousiastes des tout nouveaux Vélos bleus niçois, soient si nombreux à pédaler le long de la Promenade des Anglais le portable vissé à l’oreille?**. Et que dire de notre actuel président, interrompu quatre fois par la sonnerie de son téléphone mobile hier à Prague, en pleine allocution sur l'avenir de l'Europe? Il ne lui est même pas venu à l'esprit d'éteindre son instrument.

Tout cela relève de la pathologie la plus pure. Mais personne, absolument personne ne semble s’en inquiéter.

*Si de telles interventions m’ont échappé, je saurais gré à mes lecteurs de me les signaler.

** Il est intéressant de noter que le téléphone portable est indispensable pour avoir accès aux Vélos bleus.

Téléphone, quand tu nous tiens...

Un extrait du Journal des Goncourt (14 mai 1893):

«Ce soir, une femme du monde m'attaque gentiment sur l'horreur, professée dans mon Journal, pour le progrès dans les choses, me parlant de la vie magique, surnaturelle, que lui a faite le téléphone:

«Tenez, il y a une heure, je causais à Londres avec un Anglais, pour une affaire que j'ai là-bas; quand vous êtes entré, je m'entretenais avec ma soeur, à Marseille, lui disant que je vous attendais; dans la journée, j'avais arrangé un mariage et un divorce... Hier j'étais fatiguée, je m'étais couchée de bonne heure, mais ne dormant pas, je me suis mise à causer avec un monsieur, dont j'aime l'esprit... mais un monsieur, que les convenances m'empêchent de recevoir fréquemment...N'est-ce pas, dit-elle, en riant, c'est singulier pour une femme, dans son lit, de causer avec un monsieur, qui est peut-être dans le même cas... Et vous savez, si le mari arrive, on jette le machin sous le lit, et il n'y voit que du feu.

-Et quand vous causiez vous étiez en chemise... dans ce cas, pour une femme qui a un fonds de catholicité comme vous, madame, c'est grave, ça touche un peu au péché.

-Tiens, c'est vrai, fait la femme au téléphone, en riant, il faut que j'interroge mon confesseur!»

Taper son nom sur Google peut réserver de (mauvaises) surprises

De plus en plus d’entreprises et de recruteurs s’informent sur les candidats en tapant leurs noms dans les moteurs de recherche, à commencer par Google. C’est ce qu’on appelle le name googling. Si vous cherchez un emploi ou souhaitez faire connaître vos talents dans un but professionnel, mieux vaut donc savoir ce que le net raconte de vous en pratiquant avec régularité ce que les Américains appellent l’ego-surfing, c’est-à-dire en tapant son propre nom sur Google. Mais avant de trop vous délecter du nombre de pages qui vous concernent, mieux vaut vous préparer à d’éventuelles surprises. Les personnes qui travaillent sur les sites sont, comme tout le monde, de plus en plus distraites, éparpillées entre mille différentes tâches, et de plus en plus sujettes à faire des erreurs de compréhension, ou de manipulation du copier-coller. Et les sites les plus importants n’échappent pas à la règle.
Vous pourriez être comme moi victime de ce manque d’attention généralisé et découvrir qu’on attribue à d’autres ce que vous-même avez réalisé. C’est ainsi que j’ai lu sur Amazon.com que «Bouddhisme au quotidien» et «Sagesse chinoise au quotidien»* n’avaient pas été écrits par la seule Nathalie Chassériau (votre servante) mais qu’on m’avait affublée d’un co-auteur (Valérie Lancaster, qui y a réalisé quelques illustrations). Mais il y a pire encore: il y a quelque temps sur le site de la FNAC, l’ «auteur» de ces deux mêmes livres était le traducteur Noël Chassériau, c’est-à-dire mon père, décédé en deux ans avant leur sortie.
Vous pourriez aussi être confondu avec un inconnu qui a le même nom que vous et dont les activités sur le net pourraient vous nuire**. Il faut également savoir que les recruteurs peuvent tomber sur des infos à caractère privé, éventuellement fausses ou pour le moins obsolètes. Et qu’un passé de syndicaliste ou un passage dans un parti politique un peu extrême n’est pas forcément une bonne carte de visite. Un homme avisé en vaut mille…

Comment faire pour obtenir que les erreurs ou les inexactitudes soient corrigées? En prenant contact avec le site concerné…si toutefois vous y trouvez une adresse e-mail…et si toutefois vous tombez sur quelqu’un qui ait l’amabilité d’en tenir compte. Je ne me suis pas encore donné ce mal, convaincue par avance que cela ne servirait à rien. L’illustratrice Valérie Lancaster ainsi que feu le traducteur Noël Chassériau continueront donc à partager avec moi la responsabilité de deux de mes livres. Mais comme dit l’adage, plus on est de fous, plus on rit.

*Hachette Pratique 2005
** Le dessin signé www.desmarteau.fr est paru dans le Nouvel Observateur.

Blog bloqué pour cause de problèmes techniques

Mon Macbook est HS depuis vendredi 1er juin au soir. J'espère le récupérer d'ici la fin de la semaine. Entre temps j'essaierai de poster de petites notes à partir de l'ordinateur de mon amie Maud. Sorry... et à bientôt!

Nathalie