En état de veille, nous ne cessons pratiquement jamais de penser, et de faire des connexions : chaque nouvelle pensée en suscite une autre, chaque chose que nous percevons nous en évoque une autre, parfois similaire, parfois totalement différente: il peut suffire d’un seul aspect commun -un son, une odeur, une forme, une couleur- pour que nous relions entre elles des réalités très distantes, dans l’espace comme dans le temps. Quand ces associations restent inconscientes elles font parfois des dégâts, comme l’a découvert Papa Sigmund. Lorsqu’au contraire elles sont conscientes, elles peuvent porter à écrire "À la recherche du temps perdu"... ou simplement aider à se sentir plus présent au monde entier.
Le fait d’habiter à plus de 900 km de Paris ne m’empêche nullement d'y faire de fréquentes incursions, sans devoir recourir ni au train, ni à l’avion. Grâce à la bloggueuse Deedee, qui a magnifiquement photographié cette station de métro toute de bleue habillée avec les pubs géantes d’iPod, je me suis retrouvée dans ma ville natale à laquelle il ne manque... que les oliviers de Nice, et la lune qui se lève dans un ciel encore bleu (j'ai pris la liberté de les coller dans la photo de Deedee).
La vision, cet hiver au lever du jour, de dizaines de petites tentes sur la Promenade des Anglais, m'avait transportée en un clin d'oeil au bord du canal Saint Martin. La lune et l’olivier niçois reliés au métro parisien, grâce à une certaine tonalité de bleu qui à son tour évoque le bleu de Klein, artiste niçois. La Grande bleue et le canal St Martin sur la même longueur d'onde, par le biais des petites tentes rouges des sans-domicile-fixe. Tout d'un coup les distances s'annullent et Paris-Nice -ou plutôt Nice-Paris- devient l'affaire d'un saut de puce.
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