«Arrêtez de critiquer le miroir qui vous renvoie l’image de ce que vous êtes» Vaclav Havel
Aujourd’hui les Français votent. Jamais le suspense n'a été aussi intense, jamais une élection présidentielle n’a suscité autant d’intérêt et d'excitation, en France comme à l'étranger, du moins depuis 1981. Intérêt et excitation pour quoi? Certainement pas pour des candidats dont l’unique moteur est l’ambition personnelle et la soif de pouvoir et dont aucun -même approximativement, même de loin- n’a la stature d’un chef d’état. Si le suspense est tel, c'est parce qu'hier soir, 40% au moins des électeurs ne savaient pas pour qui ils allaient voter. Près de la moitié d’entre nous se décidera au tout dernier moment, dans l’isoloir: nous sommes en train de vivre l’élection la plus pulsionnelle, la moins réfléchie, de l’histoire de la République. Selon toute probabilité, deux des personnages reflétés dans le miroir s'affronteront au second tour. Le président que nous devrons subir pendant les cinq prochaines années va donc se jouer sur un coup de dés. Que le pays de Descartes, champion de la pensée rationnelle, en soit arrivé là, voilà qui ne manque pas de sel.
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