«Prendre pour permanent ce qui n’est que transitoire est comme l’illusion d’un fou» Kalou Rinpoché
Il faut tout de même reconnaître que l’internet a du bon, ne serait-ce que parce qu’il facilite les affinités électives. Sans la version online du Monde*, je n’aurais probablement jamais su qu’il existe en Angleterre une association des amateurs de nuages**. Des gens qui comme moi observent les nuages, les aiment et les photographient… passionnément. J’engage tous les amoureux des nuages à s’y inscrire (les frais sont très modiques) et à envoyer leurs photos, leurs tableaux, leurs poèmes: toutes les formes artistiques sont les bienvenues, pourvu qu’elles aient pour objet cette merveille appelée nuage.
On a les nuages que l’on mérite. Pour les voir, il faut s’habituer à marcher la tête levée vers le ciel au lieu de scruter le trottoir. Les plaques d’égoût ont leur charme à n’en pas douter, et il peut être utile de traquer les crottes de chien avant qu'il ne soit trop tard.
Mais à tout prendre je préfère marcher le nez en l’air et observer les nuages. J’y vois souvent des présages, des clins d’œil, des évocations. Ou tout simplement de la beauté.
Le nuage est une magnifique représentation de l’impermanence. Il est là pour nous rappeler que tout change tout le temps, que la beauté est étroitement liée à la notion d’éphémère, que rien ne dure ici-bas et que chaque instant est un merveilleux cadeau. Libre à nous de le reconnaître ou de l’ignorer.
*www.lemonde.fr/web/recherche/0,13-0,1-0,0.html
**The Cloud Appreciation Society http://www.cloudappreciationsociety.org/