Extraits d’un article publié dans LE MONDE.fr d’hier :
« L'affiche d'un nouveau film collée sur un mur ? Un clic sur le téléphone mobile pour la prendre en photo, et presque aussitôt, la bande-annonce défile sur l'écran. Le cliché d'un monument historique ? Des informations touristiques apparaissent. La porte d'un immeuble, et c'est la liste des habitants avec leur numéro de téléphone qui s'inscrit.
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Rêve pour certains, cauchemar pour d'autres, cette "réalité augmentée" devrait devenir effective d'ici une dizaine d'années. Mais, dès 2008, ses premières applications grand public apparaîtront.
Parmi les applications potentielles figurent bien sûr celles liées à la publicité, que celle-ci soit affichée dans la rue, dans une galerie marchande... ou dans un magazine.
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Ainsi, en braquant le téléphone mobile sur un journal, une voiture en trois dimensions pourra surgir au milieu de la page visionnée à travers l'écran. Le système permettra même d'interagir avec la scène. Poser le doigt sur une zone précise de la photo permettra, par exemple, d'accéder aux caractéristiques techniques de l'objet vanté ou à ses principaux points de vente. »
La réalité augmentée. Cet article m’a fait froid dans le dos. Non pas pour les prodiges technologiques qu’il annonce, mais pour leurs conséquences sur nos cerveaux. Quand il suffira de photographier un objet quelconque –arbre, immeuble, voiture, statue, vitrine…- pour en connaître la face cachée, pour s’imaginer que l’on peut en percer le mystère, nul doute que certains commenceront à penser que la « vérité de la réalité » peut non seulement être dévoilée, mais également modifiée. Quand il suffira d’un clic sur leur téléphone pour connaître l’identité de tous les habitants d’un immeuble, alors pourquoi ne pourraient-ils pas gommer d’un autre clic ceux dont le nom ne leur revient pas ? Ou changer le prix de cette superbe voiture qui leur fait la nique dans la vitrine du concessionnaire? Ou éliminer cette queue ennuyeuse devant le cinéma -ou à la poste, ou au supermarché- et se retrouver immédiatement en première ligne?
Les technologies vont trop vite par rapport aux capacités d’adaptation du cerveau humain. Il serait peut-être temps de penser à des mesures préventives.
Quelques liens :
http://www.wisibility.com/blog.php/2007/04/05/360-decouvrez-la-realite-augmentee
http://www.journaldunet.com/solutions/0702/070209-realite-augmentee/intro.shtml
La plupart d'entre nous utilise leur cerveau
à 10 ou 20% , pour changer il faut être éduqué à le faire .
Les enfants vivent naturellement avec tout cela et d'ailleurs avons nous un problème avec le téléphone , la télévision , l'internet et les blogs ? Avec le contenu souvent , c'est vrai donc je pense que c'est un problème d'éducation . Un livre magnifique a été écrit par ce que d'aucun considère comme le meilleur expert mondial en multimédia : Nicholas Negroponte . Le titre: Being Digital (en anglais mais il a peut être été traduit ) ISBN 0 34064930 5
C'est un format poche donc bon marché et la beauté du livre est qu'il ne comporte aucune image ! Pour lire votre livre sans image et faire appel à l'imagination sans produire beaucoup de CO2 (effet de serre)avec du papier ou du transport , il sera peut être bon d'acheter un amazon kindle (http://www.amazon.com/ vendu aux états-unis seulement pour le moment)
Nothing is so strong as an idea whose time has come ! mais une idée exige de la connaissance pour être mise en pratique et cela implique d'apprendre .
C'est ,je crois ,le destin de l'homme :apprendre à être heureux sans "outils" ou avec eux , pourquoi pas.
Rédigé par : Jean-Louis | mercredi 05 déc 2007 à 08h35
"Being digital" a dix ans. Il a bien sûr été traduit en français (Éditions Pocket ISBN 2-266-07352-4)sous le titre "L'homme numérique".
Rien à dire sur les compétences de Negroponte, mais de là à le prendre pour un philosophe ou un sage... Non, comme tous ses pairs, il ne prend aucun recul par rapport à ce qui se passe et ce qui ne peut manquer de se passer demain, après-demain, dans un futur proche. Il reste la tête immergée dans sa marmite (la révolution technologique) sans prendre la peine d'en imaginer les effets sur l'espèce.
Rédigé par : Nathalie Chassériau | mercredi 05 déc 2007 à 14h28