Le Monde .fr 4 janvier 2008
Le sénateur de l'Illinois Barack Obama, 46 ans, a remporté les caucus démocrates dans l'Iowa, un Etat composé à 95 % de Blancs. Avec 37,6 % des voix, il devance John Edwards (29,75 %) et Hillary Clinton (29,47 %), pour qui cette troisième position constitue un sérieux revers.
Barakadabra... quelque chose me dit que Monsieur Obama est appelé à devenir le président des Etats-Unis*. Ce quelque chose n’a rien à voir avec les sondages ou les analyses des journaux et beaucoup à voir avec l’énergie qu’il dégage. Les Chinois diraient qu’il a un superbe Qi : tout, dans son visage, sa silhouette, sa gestuelle, suggère la santé physique et mentale qui dérivent d’une bonne circulation du Qi, le souffle vital qui vient de l’univers et traverse tous les êtres. De cette bonne circulation le long de nos méridiens dépend notre énergie, notre tonus, notre ouverture aux autres, notre confiance en nous, notre sérénité et notre envie d’entreprendre.
À la source, le Qi est le même pour tous, parfaitement pur et intact, mais il est sujet à se transformer, se souiller, selon les obstacles qu’il rencontre. Tout comme nos villes polluées gâtent le Qi originel, nos névroses et nos blocages amoindrissent notre souffle vital. Un bon Qi se lit dans la brillance du regard, l’élasticité de la démarche, la grâce et l’efficacité du geste, la correspondance entre l’esprit et le corps de l’être qu’il traverse.
Il suffit d’observer cette photo des deux principaux candidats à la candidature démocrate pour se faire une idée de leurs Qi respectifs. Hillary est empâtée, signe que son Qi circule mal. Elle est droite comme un I dans son fauteuil, ce qui suggère un dos tendu. Son cou aussi est tendu. Son sourire un peu forcé montre qu’elle est sur la défensive. Barack, lui, est parfaitement décontracté et à l’aise dans la situation. Bien assis, confortablement appuyé sur son coude droit, il est légèrement penché vers sa rivale, montrant qu’il a de la considération pour elle mais qu’elle ne lui inspire aucune crainte. Il cherche son regard, mais ses yeux à elle l'évitent soigneusement.
Barack est sûr de lui, bien dans ses pompes et dans son époque, Hillary ne l’est pas. Barak incarne la jeunesse et le -vrai- renouveau, Hillary appartient à une ère révolue**. Ça crève les yeux.
*Si ce n'est pas pour cette année, ce sera pour les élections suivantes. Se faire élire président des États-Unis en novembre 2012, voilà qui serait intéressant.
**"La puissance politique des baby-boomers s'est effondrée dans l'Iowa", analyse le New York Times. Rien à dire, il est grand temps que nous cédions la place.
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