Lu aujourd’hui dans la newsletter de Buddhachannel
"Le 3 Janvier 2008, Jacques Brosse disparaissait. Ce jour-là, le grand arbre est tombé, un de ces arbres immenses et majestueux qui influencent toute une forêt.
La plante totem de Jacques Brosse ne pouvait qu’être un arbre. Comme chaque feuille qui se tend vers le ciel pour exploiter l’énergie solaire, chaque parcelle de son cerveau restait tournée vers l’infini du ciel. Dans ses feuillages il abritait toute une mythologie, un univers riche et inspirant. De ses pieds jaillissaient d’immenses racines invisibles faisant de lui un arbre unique, d’une stabilité exceptionnelle. Ces racines le reliaient au sol certes, mais aussi aux grandes traditions d’Occident et d’Orient, à la généalogie occidentale et orientale de la mystique. Son tronc était droit et fort, comme en Zazen. Il s’érigeait entre ciel et terre sans donner l’impression d’un effort. Axe vertical reliant le cosmos au tellurique, il était debout même dans l’assise. Puis par la pratique et la curiosité, l’arbre s’est éveillé à sa propre nature, à la nature de l’être.
L’arbre a basculé dans l’autre monde. Mais il n’est pas mort, il est entré dans le grand cycle de la vie et de la mort. Puisque dans l’éternel recommencement, chaque vie disparue nourrit les suivantes, il est le terreau pour que d’autres vies émergent, d’autres consciences, d’autres arbres... La forêt s’agrandit. Merci Jacques."
Alain Delaporte-Digard
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