« … Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales. Mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive! » Matthieu 18,7
La citation ci-dessus s’applique très bien à la crise sans précédents que traverse notre pays, dont tout le monde s’inquiète -à commencer par la droite- et dont personne ne sait comment elle va bien pouvoir finir. Mais il conviendrait d’invertir l’ordre des propositions : « Malheur à l'homme par qui le scandale arrive… mais il est nécessaire qu’il arrive des scandales ». Car le seul, le vrai scandale, c’est que 53% des électeurs aient pu voter pour le personnage qui occupe actuellement le fauteuil de Président. Les Français avaient probablement besoin d’un électrochoc de cette importance pour se ressaisir, commencer à réfléchir sur la signification du vote en démocratie, sortir de la léthargie où les ont plongés leurs téléphones portables, leur iPods et leurs jeux vidéos et peut-être -soyons fous- réapprendre à utiliser leur cerveau.
Nous savions tous à quoi nous en tenir sur Nicolas Sarkozy. Ce n’était pas un inconnu, nous l’avions déjà abondamment fréquenté : au Budget, à l’Intérieur, à l’Économie.... Un ministre de l’Intérieur digne de ce nom ne pose en bras de chemises sous les ors de la place Beauvau car il connaît la signification symbolique des charges, et des lieux; il n’insulte pas les habitants du 93 en menaçant de nettoyer la racaille au kärcher, il n’élargit pas de façon éhontée les pouvoirs de la police en imposant le fichage ADN à toute personne soupçonnée d'un quelconque délit sans que les preuves de culpabilité ne soient obligatoirement établies. Un candidat à la Présidence digne de ce nom ne va pas ratisser ses électeurs dans les fiefs du Front National…. Et l’on pourrait continuer pendant plusieurs pages.
En dehors de ses actions et de la teneur de ses discours, il aurait suffi de l’observer lors des ses interventions, de regarder sa gestuelle, ses expressions faciales, d’écouter ce qu’il disait et la façon dont il le disait : un candidat à la Présidence de la République doit être capable d'oublier son ego au profit du pays qu'il entend diriger, maîtriser le vocabulaire et la grammaire et parler un français impeccable, parce qu’il devrait être le premier à savoir qu’il doit donner l’exemple.
Ceux qui ont voté pour Nicolas Sarkozy ne doivent pas s’en prendre à lui mais seulement à eux-mêmes : on ne les a pas trompés sur la marchandise, l’homme est resté tel qu’en lui-même, sa personnalité narcissique -qu’il ne faut pas craindre de définir pathologique- n’était un secret pour personne.
Les Français doivent se réveiller et il était nécessaire que le scandale arrive.