Le discours sur les relations entre Noirs et Blancs que Barack Obama a prononcé, mardi 18 mars à Philadelphie, -à deux pas du bâtiment où la Constitution des Etats-Unis a été rédigée en 1787- n'est pas seulement devenu l'Événement -avec un grand É- de la campagne pour la candidature démocrate à la présidence des Etats-Unis: il est appelé à entrer dans l’histoire.
J’engage tous ceux qui ont une bonne connaissance de l’anglais à écouter dans son intégralité ce long discours (37 mn)* qui, partant des virulentes critiques adressées au directeur de conscience du candidat à la présidence, le pasteur Jeremiah Wright, a reparcouru toute l’histoire des Etats-Unis du point de vue des relations entre la communauté blanche, issue des immigrés européens et la communauté noire, descendante des esclaves africains.
On aimerait savoir qui est l’auteur du texte, qui mériterait -au moins- un prix Pulitzer. On sait infiniment gré à Barack Obama de l’avoir prononcé. Au-delà des arguments imparables qu’il développe, il y a de la magie dans ce discours qui, en un peu plus d’une demi-heure, a réussi à toucher Noirs, Blancs, Latinos dans ce qu’ils ont de meilleur, de plus authentique. Barack a parlé à tous les Américains, de toutes les couleurs de peau, de tous les âges et de toutes les religions, et les a touchés au plus profond de leur cœur.
À partir de maintenant, les sondages, les résultats des primaires, le nombre des délégués... tout cela passera au second plan: ce discours, que jamais personne n’a osé -ni pensé- prononcer avant lui, crée définitivement la rupture. Et pour tous les hommes et le femmes de bonne volonté, en dehors du décret des urnes en novembre, Barack a déjà gagné.
* Sur la droite de la vidéo, on peut lire le texte intégral du discours.