L’histoire commence il y a 18 jours. Le vendredi 13 mars, je suis à Lyon où je dispose de trois heures entre un train et l’autre.
Lyon
«m’était alors inconnue, je n’y étais jamais venue» : je prends donc le métro à Part-Dieu jusqu'à la très centrale place Bellecour, bois un café au soleil et me fais expliquer de quel côté est la Saône, et de quel côté le Rhône. Je décide de commencer par la Saône et m’ achemine vers le quai de Tilsitt, tirant ma valise derrière moi. Là, attendant que le feu passe au vert, je remarque sur la pelouse en face de moi une dame occupée à mettre de minuscules fleurs jaunes sur une plaque en pierre, de toute évidence un monument à la mémoire de quelque personnage. Je m’approche et vois qu'il s'agit d'
Allan Kardec,
le célèbre «codificateur et propagateur» du spiritisme en France. La dame, fort sympathique, est une adepte spirite; elle m’apprend qu’Allan Kardec (dont je ne savais pratiquement rien) s’appelait Léon Rivail, qu’il était lyonnais et qu’il est né à deux pas, rue Sala. Elle me demande de la photographier à côté du monument, je m’exécute et pendant que j'y suis, me fais photographier à mon tour (photo ci-dessous).
La dame me demande mon nom, il est clair qu’elle aimerait faire plus ample connaissance mais sous prétexte que j’ai un train à prendre, je prends congé (j’ai une fâcheuse tendance à couper les communications).
L’épisode m’a tout de même frappée car j’ai récemment fait
des expériences troublantes dans ce domaine.
L’histoire continue 18 jours plus tard, c’est-à-dire
hier soir, 30 mars 2009. Je suis chez moi à Nice, devant mon ordinateur, occupée à faire des recherches sur le peintre romantique
Théodore Chassériau. Dans l’espoir de trouver les références d’un texte sur Théodore dont j’avais fait un copier-coller sans noter l’adresse du site, je tape dans Google cette phrase d'un critique de l'époque:
«
Je connais peu d'artistes aussi heureusement doués que M. Chasseriau. Il a le sentiment du plus grand style; il conçoit avec puissance et largeur... »
Et voilà le site sur lequel je tombe:
www.spirites.net/biblio/revuespirite/rs1859/revue1859.htm
Il s'agit de la
"Revue spirite", fondée et dirigée par Allan Kardec, année 1859. La page qui s'est affichée répond avec la plus grande précision à des questions que je m'étais posées en novembre dernier: en particulier sur les "erreurs d'identité" auxquelles sont exposés les médiums inexpérimentés.
Aujourd'hui (31 mars 2009), repensant à la "rencontre" lyonnaise d'il y a 13 jours et à l'étonnante expérience d'hier soir, il me vient à l'esprit de chercher les dates d'Allan Kardec. C'est alors que je découvre qu'
il est mort... le 31 mars 1869!!! Le soir précédant
le 140ème anniversaire de sa mort et par le truchement d'internet, Allan Kardec m'a fait l'honneur de sa visite alors que je cherchais tout autre chose.
S'il s'est annoncé avec un jour d'avance, c'est probablement parce qu'il savait que la journée du 31 s'annonçait perturbée: ce matin, à partir de 8h et pendant toute la journée, a eu lieu le déménagement forcé de la famille (deux parents et trois adorables enfants) qui habitait au deuxième étage de mon immeuble, pour cause d'expulsion (eh oui, nous sommes le 31 mars, fin de la trêve hivernale...). J'étais bien trop bouleversée pour être disponible aux communications de l'au-delà...
Encore une précision: Allan Kardec est mort de façon foudroyante d'une rupture d'anévrisme alors qu'il était... en plein déménagement.