Ces deux photos n’ont apparemment rien en commun, pourtant elles représentent la même chose: deux milliardaires américains, photographiés à peu près au même âge, Mark Zuckerberg (né en 1984) et Alfred Vanderbilt (1877-1915). Le moins qu'on puisse dire, c'est que la richesse a changé de look.
Jusqu’à des temps relativement récents, les nantis de ce monde se sentaient en devoir d'exhiber leur condition. Ils pouvaient compter pour ce faire sur un attirail bien précis, de vastes et magnifiques panoplies qui leur permettaient de se distinguer du tout-venant et de se faire reconnaître au premier coup d’œil. Chapeaux hauts-de-forme, habits du meilleur faiseur, luxueux équipages, cigares, chiens de race etc… sans oublier, si possible, le plus beau de tous les status symbols : une créature de rêve couverte de bijoux, ensevelie dans un nuage de fourrures parfumées.
Aujourd’hui, le premier souci des milliardaires est d’avoir l’air pauvre, ou plutôt de ressembler à absolument n'importe qui. Cette tendance misérabiliste est généralisée: il suffit de penser à la cote des jeans troués et lacérés parmi les people. Mais chez les geeks de l’informatique le débraillement est devenu une loi, dont Mark Zuckerberg, 25 ans, créateur et PDG du réseau Facebook, est un des plus brillants exemples. Été comme hiver, la panoplie du plus jeune milliardaire de tous les temps reste identique: toutes les photos ou presque montrent Mark en jeans informes, veste polaire noire, pieds nus dans des tongs de piscine Adidas (l’air souvent hébété est en prime).
Mystérieux paradoxe d’une époque qui ne pense qu’à l’argent, ne vénère que l’argent, ne parle que d’argent, et où les plus riches d’entre les riches font tout ce qu’ils peuvent pour avoir l’air de pauvres types. D’où vient ce prodige, quelle en est la cause?
Commentaires