Telles étaient les réflexions que je me faisais hier, en un somptueux après-midi de printemps, sur la luxueuse Côte d’Azur. Je me trouvais dans mon «lieu de pouvoir», comme l’aurait appelé Castaneda, mon repère secret au sommet du Mont-Boron : une petite plate-forme à pic au dessus de la mer, inconnue de tous et invisible du sentier. Ici , bien que géographiquement proche, on est très loin du Carlton, de l’Eden Roc, du Négresco ou de l’Hôtel de Paris, des valises Vuitton et des Jaguars, très loin des nouveaux milliardaires, terrés dans leurs villas du Cap-Ferrat. Mais ici, au Mont-Boron, la beauté est parfaite et les sens -tous les sens- baignent dans le luxe le plus absolu.
LA VUE- Assise sur mon petit coussin, le dos appuyé à la roche, je domine la mer, plate et immense, encore vierge de tout bateau, parfois traversée par l’ombre portée d’un avion, improbable requin qui nagerait en surface. Nullement perturbé par le trafic aérien, le ciel s’est paré de coquets petits nuages blancs. L'ODORAT- Dans mes narines, véhiculé par la brise, arrive le parfum d’une grosse touffe de frésias qui se sont installés juste à côté, délicieuse touche de douceur et de raffinement dans cet environnement de roc et de cactus. LE TOUCHER- Sur ma peau, je sens la caresse d’un soleil déjà chaud, apparemment désireux de me faire oublier ses absentéismes hivernaux.
L'OUÏE- Quant à mes oreilles, déjà ravies par les chants des oiseaux, elles ont eu droit hier à un petit concert privé rien que pour elles, aussi exceptionnel qu’inattendu: au dessus de ma tête, assis sur le banc du sentier, un jeune homme jouait -fort bien- des mélodies jazz sur son saxo.
C’est cela, mon idée du luxe… Point besoin d’Eden Roc pour me sentir au paradis. Le paradis existe, il est là, à disposition de chacun de nous. Il suffit de vouloir le voir.
Photos : le Mont-Boron, hier.
Un très joli témoignage que je partage avec plaisir et délectation. Merci pour cet instant magique agréablement mis en mots.
Rédigé par : Christine | dimanche 28 mar 2010 à 22h38