J'ai déjà fait allusion dans deux notes à la l'enfance difficile de Barak Obama et à sa remarquable résilience. Or je viens de tomber en relisant de vieilles notes sur un passage du livre de Bill Clinton, "Ma vie", paru en 2004, où il explique très clairement la façon dont les traumatismes du passé continuent à accompagner ceux qui en ont souffert, en dépit de tous les éventuels succès et acquis de la vie "d'après", produisant ce que Cyrulnik appelle des "personnalités clivées".
"Il semble que, souvent, les personnes qui ont grandi dans des conditions difficiles se sentent inconsciemment coupables et indignes de connaître une vie meilleure. Ce problème naît, selon moi, du fait de mener des vies parallèles : une vie extérieure qui suit son cours naturel et une vie intérieure au sein de laquelle on dissimule des secrets…
Or nul ne peut mener de front deux vies parfaitement parallèles; inévitablement elles se recoupent... A Georgetown, au fur et à mesure que la menace de la violence de papa s’était éloignée, jusqu’à disparaître, j’avais pu vivre une vie plus cohérente. Mais voilà que le dilemme de la mobilisation (au Vietnam) réveillait ma vie intérieure. Sous la surface de ma nouvelle vie extérieure si passionnante, les anciens démons du doute et de l’autodestruction relevaient la tête.
C’est à la fac que j’ai pris pour la première fois suffisamment conscience de moi-même pour découvrir que ces sentiments grondaient sous mon côté souriant et mon allure optimiste...".
Il est intéressant de noter que deux président américains successifs sont des résilients de la plus belle eau. Mais, à bien y penser... nous aussi pouvons nous vanter d'avoir un président qui a eu une enfance difficile!!! Malheureusement, sa résilience ne semble pas avoir jusqu'ici produit d'effets très convaincants. Question de stature, peut-être...
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