« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers..."
On parle beaucoup en ce moment du film « La rafle »,
qui est d’ailleurs loin de faire l’unanimité. Ne l’ayant pas vu, je m’abstiens
de tout commentaire. Ce que je sais, c’est que le tambour médiatique a
fonctionné à plein volume : pas un journal qui n’en ait parlé, et une
bonne partie de la troupe a été invitée au Journal de 20 h. sur Fr 2. En 1963, «Nuit et brouillard», qui traite pratiquement du même sujet, fut interdit à la radio et à la télévision, ce qu'avait d'ailleurs prévu l'auteur, qui écrit:
« On
me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il
vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que
le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et
qu'il ne sert à rien de prendre une guitare.
Mais
qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre
s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je
twisterais les mots s'il fallait les twister
Vous
étiez vingt et cent, vous étiez des milliers… »
Avec
Jean Ferrat disparaît un des derniers grands représentants de ce que fut la
chanson française. Rendons hommage à celui qui fit découvrir les poèmes d’Aragon
à un vaste public. À sa diction parfaite, à son amour et à son respect de notre
langue. Une langue en voie de disparition que l’on se reprend à aimer, rien qu’en
l’entendant chanter.
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