Huit jours après l’annonce du ralliement de Simone Veil à la cause de Nicolas Sarkozy, le torchon brûle déjà entre les deux alliés. Simone Veil est une des personnalités préférées des Français et son soutien représentait une véritable aubaine pour le candidat UMP, d’autant plus qu’elle est l’ennemie jurée de François Bayrou. Las! Il a suffi d’un mot malencontreux pour que la brève idylle soit remise en question. Hier, Madame Veil n’a pas hésité à exprimer son désappointement à propos d’un des projets-phares de Sarkozy, un Ministère « de l’Immigration et de l’Identité nationale ». Elle a précisé qu’elle aurait préféré que l’on parle de ministère de « l’Intégration ».
Le choix du mot juste est crucial lorsqu’on aspire à gouverner un pays : Confucius (voir portrait ci-dessus), grand spécialiste de « bon gouvernement », ne se lasse pas de nous le répéter dans ses Entretiens: parler peu, faire la plus grand attention à ce qui sort de notre bouche... à plus forte raison si nous aspirons à gouverner les multitudes et si tout ce que nous disons est immédiatement répercuté dans toutes les chaumières du royaume.
Un défaut dans un jade blanc s’efface au polissage. Un mot placé mal à propos ne peut se reprendre » nous dit le Sage...
La Grande Étude, un magnifique texte confucéen, lui fait écho : « Un seul mot gâte une action ».
Le choix du mot « immigration » au lieu d’ « intégration » est indiscutablement lourd de sens. Immigration parle à la Droite la plus dure, intégration aurait séduit la Droite plus modérée et peut-être aussi un bon nombre centristes. Mr. Sarkozy, à n’en pas douter, savait très bien quelles cordes il aurait fait vibrer en utilisant le premier. Mais il a sous-estimé les conséquences de son choix. Suffira-t-il d'un mot pour remettre en question ses relations avec sa super-alliée? Et le résultat des élections? Suite au prochain numéro.
Intéressant... j'ajouterai que les mots cristallisent souvent la réalité... d'où l'intérêt de les utiliser avec discernement. Car un mot et la réalité se plie autour de ce mot, quelque fois sans possibilité de retour au stade précédent... Un mot de plus, un mot de moins, un mot doux, un mot de trop...Chaque mot compte... Soyons avare de mots car leurs pouvoirs dépassent notre entendement... tel un souffle d'énergie ciblée...
Rédigé par : Christophe Vigliano | dimanche 18 mar 2007 à 18h06
j'ai beaucoup aimé ton
allusion du mot mal choisi par Sarko. et effectivement si le fait est relaté
suffisamment par les média. ,j'avoue qu'il s'agit d'une grande maladresse
politique de sa part :ses conseillers ,voir lui même ont êtes mal inspirés
...!Simone Veil est une grande figure qu'il vos mieux avoir parmi ses
soutiens.L'avenir lui dira s'il a eu raison....
Rédigé par : Maud | dimanche 18 mar 2007 à 19h45
Voilà qui me paraît quelque peu "saugrenu" de la part de Simone Veil (sauf le respect que nous lui devons).
En quoi serait réfutable le terme "immigration" dans la création de ce ministère.
Que je sache, l'immigration est une chose, l'intégration en est une autre. L'une étant la conséquence de l'autre, est-il besoin de "brûler" les étapes ?
Mais ... peut-être ai-je mal compris son propos ?
Rédigé par : Marcel Paternostre | mercredi 01 sep 2010 à 17h42