«Le Yi King ne sert pas à prédire le futur mais à analyser le présent»*
Cyrille Javary
Pour tous ceux qui, comme moi, en ont fait un guide de sagesse et un maître de vie, le Yi King ou Livre des Changements apparaît comme incontournable. Chaque fois que nous avons un doute, que nous nous trouvons en face d’un dilemme, chaque fois que la lassitude ou le découragement pointent leur nez, le Yi King est là pour nous aider. Comment? En nous renseignant sur la qualité énergétique du moment que nous vivons et la meilleure façon d’utiliser ces énergies toujours changeantes, à l’intérieur comme à l’extérieur de nous.
Le Yi King est le tout premier livre chinois: ses origines remontent à plus de 3.000 ans et l'on peut à juste titre le considérer comme le socle de la pensée chinoise. C’est aussi et surtout le Grand Livre du Yin et du Yang, qui met en scène les deux énergies opposées et complémentaires, représentées dans le célèbre symbole du Taijitu (voir frise ci-dessus), que tout le monde connaît sans savoir quelles sont ses origines.
Pourquoi le Yi King est-il encore si peu connu en France, beaucoup moins en tous cas que chez nos voisins, à commencer par la Belgique, l’Allemagne et l’Italie? Probablement parce que le fait de demander à un livre -aussi respectable soit-il- de répondre à nos questions n’est pas considéré chez nous comme une démarche sérieuse. Carl-Gustav Jung le prenait, lui, très au sérieux, au point d’avoir préfacé la traduction du Yi King de son ami Richard Wilhelm. Mais il faut dire que Jung était suisse...
Le fait de recourir à une pratique aléatoire pour obtenir une réponse à ses questions dérange probablement notre célèbre rationnalité. En effet, on interroge le Yi King en tirant des pièces de monnaie et la façon dont elles tombent nous permet de tracer notre hexagramme, une figure de six traits brisés ou continus appelés respectivement traits yin et traits yang (voir exemple ci-contre). Le Yi King est composé de soixante-quatre hexagrammes, «soixante-quatre formes d’organisation de l’énergie vitale»*: chacun représente un instantané de la situation dans laquelle se trouve le consultant.
*La formule est de Cyrille Javary
Il faut aussi avouer que le Yi King est complexe, et que cette complexité en a éloigné plus d’un. C’est pourquoi le sinologue Cyrille Javary, grand spécialiste de l’écriture chinoise, a publié en 2001, avec la collaboration de Pierre Faure, un livre remarquable, plus adapté aux lecteurs d’aujourd’hui que le livre jaune de Wilhelm et Perrot qui jusque là faisait référence. Et c’est également pourquoi, sous l’aile bienveillante de Javary qui l’a préfacé, j’ai voulu offrir au grand public un Yi King «décomplexé et décomplexant», accessible à tous et très facile à utiliser.
En juillet dernier, j’ai publié dans Psychologies Magazine un cahier détachable sur le sujet. Et en plein mois d’août, des centaines d’internautes ont à deux reprises envoyé les tirages qu’ils avaient obtenus pour que je les aide à les interpréter dans un forum Yi King sur Psychologies.com. Je n'ai pu répondre à tous, mais j'ai vu que l’intérêt existe, et comment: le seul problème est maintenant de faire découvrir le Livre des Changements à ceux qui n'en ont jamais entendu parler. J’ai décidé de m’y employer et irai à Bruxelles demander à mes amis « yikingophiles » leurs idées sur la question. Eh oui, les Belges sont nettement plus ouverts que nous, et le groupe Yi King qu’anime mon amie Rose-Marie Beckers, très animé. Rose-Marie est par ailleurs l'auteur de Douze dialogues avec le Yi King, un fort sympathique livre réalisé sur la base de vrais tirages effectués au sein du groupe. C’est elle qui organise la causerie-débat que j’animerai le 20 mai prochain sur ce passionnant sujet.
"FAIRE CONNAITRE LE YI KING, EN DIFFUSER LA PRATIQUE ?"
Causerie-débat avec Nathalie Chassériau
Dimanche 20 mai de 10 h. à 17h.30
Hôtel Panorama
77 Hengsteenberg à OVERIJSE
Contacter Rose-Marie Beckers: [email protected]
LES MEILLEURS LIVRES SUR LE YI KING:
De gauche à droite: "Yi King -le livre des transformations" de Richard Wilhelm, trad. par E. Perrot, "Yi Jing-Le livre des changements" de Cyrille Javary et P. Faure, "Yi King- Principes, pratique et interprétation" de J-P Schlumberger, "Prendre les bonnes décisions avec le Yi King" de Nathalie Chassériau, "Douze dialogues avec le Yi King" de Rose-Marie Beckers.
Il peut effectivement sembler étonnant que le Yi Jing , malgré la pertinence que lui reconnaissent tous ceux qui le fréquentent, reste aussi peu connu en occident.
Cela me semble lié à deux causes :
- 1) Les occidentaux que nous sommes peuvent difficilement accepter d'utiliser une manipulation aléatoire de pièces ou de baguettes pour poser une question importante. Cela ne fait pas sérieux... et peut même déclencher des réactions de peurs ( on ne va tout de même pas confier son sort au hasard ! ! ! )
- 2 )Notre logique veut que lorsque l'on pose une question, on se mette en attente d'une réponse . Or, le Yi Jing n'apporte pas de réponses !...
Il nous aide à réfléchir à la question que nous nous posons. Souvent, il nous amène à la formuler d'une autre manière.
Il éclaire le paysage dans lequel nous nous trouvons,nous apportant ainsi les éléments de réponse.
Parfois il nous donne des conseils.
Mais en aucun cas il ne répond à notre place !
A la fin d'une consultation :
- Ou bien nous avons suffisamment d'éléments à notre disposition pour répondre nous-mêmes à la question que nous nous posions ;
- Ou bien cette question ne se pose plus...
Dans cette éventualité, il n'est pas rare qu'une autre interrogation apparaîsse, manifestant ainsi la progression de notre réflexion .
Dans un cas comme dans l'autre , il s'en suit une impression d'apaisement que connaissent bien les pratiquants de ce grand texte de Sagesse universelle .
Rédigé par : Cosquer | vendredi 27 avr 2007 à 09h40
Merci pour ce précieux commentaire. En effet, il n'est pas tout à fait exact de dire que le Yi King (ou Yi Jing) "répond aux questions qu'on lui pose". Il est nettement préférable de dire qu'il nous aide à répondre aux questions que nous lui posons. Pour ce qui est des résistances des Occidentaux, j'insiste: ce sont surtout les Français (cartésianisme oblige) qui ont des difficultés à accepter une pratique aléatoire. Ceci dit, même les Français évoluent et tout espoir n'est pas perdu.
Rédigé par : nathalie chassériau | vendredi 27 avr 2007 à 11h48
Essai de commentaire sans URL ni adresse email, suite au ticket d'aide 276160 - posté avec la permission du propriétaire du blog
Rédigé par : Support Technique TypePad | vendredi 27 avr 2007 à 16h23
J'ai relu ton article sur le Yi King sur ton blog et la précision apportée (que j'apprécie et qui me semble judicieuse de mettre en avant...)comme quoi ce n'est pas un "tirage de hasard" mais un "outils" qui apporte des éléments,à ta connaissance du problème sur lequel on s'interroge. Il te faux prendre en compte ces éléments pour formuler ta propre réponse . En somme ça nous montre la voie du résonnement à suivre pour aboutir à une solution, ou des aspects que nous n'avions pas vu ou pas considéré ou aveuglé pour différentes raisons.Notre point de vue se limite souvent à un angle restreint du problème,et pourtant , pour répondre "juste" il faut peser le pour et le contre ,le devant et l'arrière de la scène que nous sommes en train de vivre, l'infiniment petit ou l'infiniment grand ,pour pouvoir apprécier l'ensemble du problème qui nous touche .Bref ,le yi king va mettre le doigt sur une clé qui ouvre la bonne porte;la bonne direction à suivre. Ensuite à nous de savoir comprendre...et réagir au mieux !
Rédigé par : Muad-Isabelle | mardi 29 mai 2007 à 09h16
Le Yi Jing ne s'est pas répandu pour la simple et unique raison qu'il est d'une difficulté sans pareille et que seuls certains philosophes chinois en comprennent certains aspects. Alors de là à en effectuer une traduction fidèle, c'est en toute humilité impossible, surtout par des occidentaux. Cela me rappelle une conférence sur la pensée de Confucius organisée il y a quelques années par des éminents penseurs Européens en partenariat avec une université Chinoise et qui fût l'objet de moqueries de la parts des journalistes et les universitaires chinois, qui dirent que les conférenciers n'avaient rien compris à la pensée de Confucius. Comme quoi même en étant bilingue, les courants de la pensée chinoise restent impénétrables. A bon entendeur !
Rédigé par : Li Hao | mercredi 04 nov 2009 à 19h00
La traduction du Yi king est possible, mais c'est son interprétation qui va différer et c'est cela qui dérange l'esprit occidental, car nous avons oublié que nos lettres étaient aussi des dessins à l'origine. Nous avons maintenant l'avantage d'avoir un alphabet, mais notre fonction cérébrale n'y voit plus d'image. Ceci dit je ne crois pas trop à la pensée de Confucius en matière proprement dite de Yi king, qui avec tout le respect que je lui doit, porte d'ailleurs bien son nom en français "Confus" car en tant que mathématicien de la chose, les grandes images de Confucius ne collent pas avec la logique des lois établies dans la cosmologie chinoise ainsi que dans sa MTC. Je ne sais pas où il est allé faire ses méditations, mais ses arrangements apportent vraiment la confusion. sur le plan de la poésie peut-être que cela a un sens, mais dans l'étude du Yi king cela est confus (y eu S)
Rédigé par : JMB | lundi 30 nov 2009 à 16h07