"Votre embarras cesserait si vous traitiez les choses en choses, au lieu de vous laisser traiter en choses par les choses" Zhuangzi, IV° siècle avant J-C
Il était une fois, dans un coin perdu du cosmos, une jolie petite planète dont les habitants étaient devenus fous.
On raconte qu’il n’en avait pas toujours été ainsi et qu’il y a bien longtemps, les hommes -c’est ainsi qu’ils s’appelaient- étaient des êtres sains de corps et d’esprit, qui appréciaient les belles choses et savaient fabriquer des objets qui leur facilitaient la vie, sans pour autant oublier que ce n’étaient que des objets à leur service. À aucun d’entre eux -en ces temps lointains- il ne serait venu à l’idée d’adorer sa charrue, son moulin à eau ou sa brouette, ni de devenir accro à son cadran solaire.
Puis il s’est passé quelque chose d’étrange. D’abord lentement, puis de plus en plus vite, les hommes ont commencé à muter. Extérieurement ils avaient toujours l’apparence d’êtres humains, même si beaucoup d’entre eux affichaient des prothèses -ou de nouveaux organes?- à l’intérieur des oreilles et que certains parlaient tout seuls, à haute voix, dans la rue ou au volant de leur véhicule.
La nuit du 28 juin 2007, des habitants de la Grande Pomme ont été vus camper sur la 5ème Avenue devant le magasin Apple, la marque à la pomme; on dit que certains étaient là depuis plusieurs jours. Ce n'étaient pas des sans-abri, mais des gens ravis de dormir sur le trottoir et de payer au moins 500 $ pour être parmi les premiers à posséder un objet certainement défectueux, comme tous les nouveaux modèles de ce qu’on appelait alors les nouvelles technologies. Cet objet s'appelait iPhone; à la fois iPod-vidéo, terminal internet, appareil photo et téléphone, il avait créé bien avant sa sortie une véritable hystérie collective, sciemment entretenue pas ses fabricants qui distillaient les nouvelles au compte-goutte.
L'iPhone était «attendu comme le Messie»: les blogueurs l’avaient surnommé le «Jesus iPhone» et le dessin à gauche montre Steve Jobs, le patron d’Apple, en Moïse descendant du Mont Sinaï avec deux iPhones en forme de Tables de la Loi. Aucun spécialiste de la planète Terre n'est arrivé à ce jour à expliquer comment l' espèce humaine, si remarquablement évoluée par rapport à tous les autres animaux, a pu basculer dans la folie. Car l' inconscience et la passivité avec lesquelles elle s'est soumise à la drogue dure des technologies jusqu'à l'auto-destruction témoignent d'une démence collective dont on n'aura peut-être jamais la clé.
Ce 29 juin 2007 est considéré par les historiens comme une plaque tournante dans le processus de dégradation de l’état mental de la population. À partir de cette journée historique, la folie collective est devenue de plus en plus visible, de plus en plus effrayante, jusqu’à son inévitable conclusion.
Dommage, car à en juger du peu de documents retrouvés, la Terre était une jolie petite planète ou, en un temps très lointain, il avait dû faire bon vivre.
(Pegasus 30xL0006)
*La photo montre une borne indiquant le compte à rebours: "L'attente est presque finie- iPhone- 29 juin 2007.
Sertes les technologie progressent à grand pas, l’homme repousse ses limites. Mais il y a peu d’élus capables de s’offrir ses petits bijoux électroniques. Alors si l’argent rend fou pourquoi pas ! Mais pas seulement pour l’électronique; certains vont faire leurs soldes à minuit et tout le restant de la nuit, d’autres, après avoir fait la queue durant des heures prennent d’asseau le magasin qui n’ouvre qu’à 0 heure tapante, et tout cela seulement pour un livre.
La folie, la démence ou l’inconscience a toujours été. L’architecture est pleine d’exemples.. !
Rédigé par : Maud-Isabelle Luciano | samedi 30 juin 2007 à 19h29
Sertes les technologie progressent à grand pas, l’homme repousse ses limites. Mais il y a peu d’élus capables de s’offrir ses petits bijoux électroniques. Alors si l’argent rend fou pourquoi pas ! Mais pas seulement pour l’électronique; certains vont faire leurs soldes à minuit et tout le restant de la nuit, d’autres, après avoir fait la queue durant des heures prennent d’asseau le magasin qui n’ouvre qu’à 0 heure tapante, et tout cela seulement pour un livre.
La folie, la démence ou l’inconscience a toujours été. L’architecture est pleine d’exemples.. !
Rédigé par : Maud-Isabelle Luciano | samedi 30 juin 2007 à 19h30