«Ce n’est pas l’apparence qui est trompeuse, c’est sur l’apparence que l’on se trompe» Valentin Feldman
Vous connaissez probablement les deux dessins ci-dessus, tirés du «Petit prince» de Saint-Exupéry. Ils peuvent servir d'illustration (inversée) à la célèbre métaphore hindoue de la corde et du serpent.
Voilà ce qu’en dit Arnaud Desjardins* :
«Dans la pénombre du crépuscule, marchant dans un champ, je vois un serpent. En, fait, il n’y a pas de serpent, il y a une corde et je l’ai prise pour un serpent. Je crois qu’il y a un serpent, je suis convaincu qu’il y a un serpent, je vois un serpent. La corde c’est l’Absolu, le serpent c’est le monde phénoménal, multiple et soumis au temps. Le serpent, c’est ce que mon mental me fait croire. Le mental a deux fonctionnements. Le premier, c’est de me cacher, de me voiler la réalité de la corde. Et le second c’est de me faire voir un serpent qui n’existe pas. Que penseriez-vous du comportement de l’homme qui a dans son terrain un bout de corde et qui, à cause de cette corde, tremble de peur, se ruine en sérum antivenimeux, éloigne ses enfants pour éviter qu’ils soient piqués, mobilise une quinzaine de personnes pour organiser une battue, achète un fusil dont il n’a aucun besoin sauf pour tuer le serpent, tout cela pour une corde ?
Voilà l’image du comportement humain. Voilà pourquoi on aime, on déteste, on construit, on détruit, on va, on vient, on s’unit, on se sépare, on se bat, on se réconcilie : pour un serpent qui n’existe pas».
On pourrait demander à Arnaud Desjardins comment nous pouvons nous y prendre pour sortir de nos illusions, de notre aveuglement chronique, de notre entêtement à voir ce qui n’existe pas, à craindre ce qui n’arrivera pas, à prendre les vessies pour des lanternes, les cordes pour des serpents et les serpents qui ont avalé un éléphant pour des chapeaux en feutre? Voilà ce qu'il nous répond:
«C’est en étudiant le serpent qu’on peut voir la corde, c’est en étudiant réellement ce monde phénoménal qu’on peut découvrir qu’il s’agit d’un subterfuge, et c’est en étudiant l’égo réellement qu’on peut s’en libérer. Généralement l’égo disparaît après qu’on s’est beaucoup intéressé à lui».
Et j’ajouterai pour conclure: vu que l’égo et le mental, c’est blanc-bonnet et bonnet-blanc, entraînons-nous à traquer ce qu’ils veulent nous faire croire et qui n’existe pas. Chaque fois que nous risquons de partir dans des élucubrations fondées sur la peur, le désir, la mémoire d’événements passés… chaque fois que nous sortons de l’ici et maintenant pour échafauder des hypothèses sur la base de perceptions que nous croyons vraies et qui ne le sont pas, arrêtons-nous un moment pour observer le «serpent». Neuf fois sur dix, nous verrons qu’il y a un lézard. Pardon, une corde.
*«À la recherche du Soi» La Table Ronde 1977
Personnellement je crois que nous créons notre réalité, aussi dure qu'elle puisse être parfois. C'est facile à dire quand notre vie a été plutôt agréable... Très incompréhensible pour les très grands accidentés de la vie... Créer et gérer ses illusions c'est créer sa vie, ne faire qu'un avec l'univers et tout ce qui le compose... Etre la corde.
Rédigé par : Christophe Vigliano | lundi 02 juil 2007 à 21h13
... la corde avec laquelle se pendre. Car c'est de cette corde-là que vous parlez, je suppose.
Rédigé par : Nathalie Chassériau | lundi 02 juil 2007 à 22h17
?!?! Vous êtes déprimée ou quoi, Nathalie? Quelle idée de se pendre? L'absolu ce n'est pas mourir...
Rédigé par : Christophe Vigliano | mardi 03 juil 2007 à 12h07
Non,je ne suis pas déprimée. Je me référais à votre façon d'envisager la corde, c'est-à-dire la vérité... qui me semble fort discutable. Mais nous aurons -je l'espère- l'occasion d'en discuter.
Rédigé par : Nathalie Chassériau | mardi 03 juil 2007 à 14h13
Visiblement je me suis mal exprimé. Je voulais dire que la Vie entière est une grande illusion, une grande imagination... Il n'y a pas de vérité absolue de mon point de vue... Que de la subjectivité... Il n'y a donc pas de vérité, à part celle d'être ... D'où l'aspect illusoire de croire que nous sommes capables de nous désillusionner... Apprenons plutôt à créer et gérer de bonnes illusions...
Rédigé par : Christophe Vigliano | mercredi 04 juil 2007 à 08h21
Tanpis, je me lance et je sens que je vais jeter le trouble…
Avez vous raison l’un et l’autre car après tout, dans toute situation, il y a plusieurs interprétations… ! C’est comme l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide selon l’interprète ! Où alors la vérité c’est un tout… !
Rédigé par : Maud-Isabelle Luciano | jeudi 05 juil 2007 à 23h57
Tanpis, je me lance et je sens que je vais jeter le trouble…
Avez vous raison l’un et l’autre car après tout, dans toute situation, il y a plusieurs interprétations… ! C’est comme l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide selon l’interprète ! Où alors la vérité c’est un tout… !
Rédigé par : Maud-Isabelle Luciano | jeudi 05 juil 2007 à 23h57