Les élections présidentielles sont toujours passionnantes, quand elles se passent aux Etats-Unis elles deviennent captivantes. Les candidats à la plus haute charge de l’État représentent bien plus qu’eux-mêmes, Monsieur ou Madame X ou Y, faits de chair et d'os: ils cristallisent sur leurs personnes tous les espoirs -ou les craintes- d'une nation et revêtent, au-delà de leur programme et de leur appartenance politique, toute une série de sens seconds qui influenceront, souvent inconsciemment, les choix des électeurs. C'est la conscience de la portée symbolique de la fonction qui fait les grands chefs d'État, leur permettant de dépasser leur ambition personnelle et leur narcissisme pour se consacrer tout entiers à la mission que leur pays leur a confiée. Les autres ne sont que de vulgaires pantins destinés à finir dans les oubliettes de l'Histoire.
Mais revenons aux élections américaines. Il est probable que Barack Obama manque d’expérience, mais il a du charisme à revendre: sans même sembler le vouloir, il incarne la jeunesse, la santé et le renouveau dont l'Amérique en pleine décadence sent si fortement le besoin. Loin de le desservir, la couleur de sa peau est un de ses grands atouts: Barack personnifie la face positive de l'Occident d'aujourd'hui, multiethnique et ouvert à tous les talents, et représente un mix parfait de deux héros américains, John F. Kennedy et Martin Luther King.
Hillary, bien que théoriquement porteuse de nouveauté (une femme à la présidence des USA), ringardise brutalement une génération -la nôtre- qui continuait à se raconter qu’elle était encore dans le coup, refusant obstinément de céder la place aux plus jeunes. Avec ses cheveux teints, son brushing mèmère et ses rondeurs post-ménopause, elle nous jette à la figure notre côté has been et nous pousse du pied vers la sortie, plus efficacement que nos arthroses cervicales, nos taux de cholestérol à la hausse, nos fontes musculaires ou nos affaissements de la colonne. Hillary est un miroir où se reflètent nos illusions de pérennité, notre arrogance, notre refus de regarder notre réalité en face. Et ni Mick Jagger, ni Johnny... ni Arielle Dombasle n’y changeront quelque chose.
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