Cette photo, prise à Chicago dans les années 50 à l’insu du modèle, a été publiée dans le Nouvel Observateur de cette semaine à l’occasion du centenaire de la naissance de Simone de Beauvoir. Ce qui m’a le plus étonnée n’est pas le contraste criant entre ce cliché et l’image « officielle » d’une des papesses du féminisme, connue pour ses turbans et ses airs de cheftaine (mon grand-père dixit: il aimait ses livres, mais déplorait son manque de féminité. Cette photo l'aurait beaucoup amusé).
C’est la silhouette qui m’a stupéfaite. Je l’imaginais longiligne et plutôt racée, je la découvre trapue avec des jambes courtaudes qui s’accordent mal à son visage. Il y a comme une discordance entre les deux parties du corps, entre la Simone "d'en haut" et la Simone "d'en bas": un curieux hyatus qui pourrait suggérer la présence d’une «autre» sous le vernis de l’intellectuelle engagée, très sûre d'elle et même un brin arrogante: une autre plus terrienne, plus populaire… et tout compte fait plus sympathique.
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