Une méduse: voilà à quoi ressemblerait l'ensemble des données numériques qui enveloppent notre planète, (voir ci-contre), selon les travaux de milliers de chercheurs et techniciens volontaires. Une méduse avec un noyau central dense entouré d’un corps fait de cellules interconnectées, dont chacune projette à chaque instant de nouvelles tentacules.
Quoi qu’il en soit, Internet ne dort jamais et l’univers numérique est en expansion perpétuelle. Photos, vidéos, e-mails… l’homo numericus* a produit, en 2007, 281 milliards de Go (gigaoctets) de données. En 2011, cette masse devrait arriver à 1800 milliards de Go, dix fois plus qu’en 2006 : une immense ombre, ou méduse digitale, composée d'images de surveillance, d'historiques de recherches sur Internet, ou de listes de transactions financières, qui enveloppe toute la planète, nous relie les uns aux autres et… nous surveille. Si la plupart des caméras de surveillance sont encore analogiques, le nombre des caméras numériques double chaque année. Quant aux puces numériques, qui sont en train de devenir devenir omniprésentes, elles permettent de nous suivre à la trace : où que nous allions, quoi que nous faisions, nos laissons des traces digitales grâce auxquelles il est possible de connaître nos habitudes, nos mouvements, notre gestion de l’argent…
Le contrôle des données numériques est appelé à devenir un enjeu majeur dans les prochaines années. Personne ne sait vraiment où tout cela va nous mener et il faut reconnaître que bien peu ont l’air de s’en soucier.
*LeMonde.fr, 19 mars 2008