J’ai un problème aussi rare que pénible: je suis devenue allergique aux méduses, ayant été piquée cinq fois de suite dans un laps de temps très rapproché: une nouvelle piqure , et je suis bonne pour le choc anaphylactique. Voilà donc cinq ans que je n'ai pas mis un orteil dans la mer. Dur dur, pour une nageuse invétérée qui habite Nice. Dur dur.
Mais ma vie vient de changer. Il y a deux semaines, dans un article du Nouvel Observateur sur les méduses en Méditerranée, j’ai découvert qu’il existe une combinaison antiméduse (Seamann) et qu’elle est en vente dans un magasin d'articles de plongée… à Nice. Je me précipite, essaye la combi, l’achète. Au moment de payer je demande au vendeur si la marque Seamann est australienne (là-bas, ils ont de très sérieux problèmes avec les méduses, au point de protéger les baigneurs avec des filets qui empêchent toute promiscuité avec ces ravissantes bestioles … Eh bien je vous le donne en mille : le fabriquant Seamann est allemand, comme son nom l’indique d'ailleurs… (à moitié, vu que sea est un substantif anglais et mann, un vocable allemand, mais on ne va pas pinailler pour si peu).
Perplexité… Comment peut-il se faire que les premières combinaisons anti-méduses soient fabriquées dans un pays où on ne sait pas pratiquement ce que c’est -ne serait-ce que par l’exiguité de ses côtes- mais où l’on se préoccupe de répondre à un besoin de plus en plus senti sur tout le pourtour méditerranéen et en particulier à Nice, où l’on sait très bien -mais alors très bien- ce que sont les méduses ?
Et dans un tout autre registre, comment se fait-il que la semaine dernière, dans un restaurant branché parisien, le patron nous ait proposé (je dirais même imposé) un vin du Chili avec bouchon en plastique, en ouvrant la bouteille avec le même cérémonial que pour un grand cru français ou italien? Et je suis prête à parier que la même chose se passe, chaque soir, dans les Bars à vin de Bercy Village, construit sur le site du premier port fluvial de vin de France… Qu’est-ce que les Chiliens savent du vin ??? (Ou les Argentins, les Australiens, les Sud-africains, les Indiens etc). Pourtant les Français ne demandent qu’à boire leurs breuvages. Qu’est-ce que les Allemands savent des méduses ??? Pourtant les Niçois(es) sont ravi(e)s de pouvoir à nouveau se baigner grâce à leurs combinaisons protectrices. Et je suis prête à parier que Seamann exporte en Australie…
C’est ça, la mondialisation. Et ceux qui s’en étonnent sont d’indécrottables has been, comme votre servante. Les autres trouvent tout cela tout à fait normal. En fait, ils ne s’en aperçoivent même pas.
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