D’accord, c’est bateau, tout le monde y a pensé : on n’avait pas besoin de mon blog pour faire le parallèle entre la tour la plus haute du monde qui vient d’être inaugurée dans l'émirat de Dubai et le sombre destin de la Tour de Babel et de ses constructeurs frappadingues.
L’évidence de la chose ne m’empêche pas de me demander d’où vient ce prodige et quelle en est la cause. Comment est-il possible qu’à l’aube du 3ème millénaire, l’humanité soit encore- et même plus que jamais- esclave de la loi du «toujours plus»? Notons en passant que cette absurde injonction ne concerne pas seulement le microscopique état de Dubai, mais tout le monde, à commencer par nous autres Français. Nous n’avons pas la tour la plus haute (quoiqu'un certain Mr. Eiffel, en 1889…), mais par contre l’avion le plus grand, le train le plus rapide nous concernent de très près (les plus nombreuses doses de vaccin aussi, mais c’est une autre histoire).
Peu importe en réalité de quoi il s’agit, l'objectif est toujours le même: détenir un record, être les premiers, dépasser les autres, être plus et mieux que le voisin, affirmer sa puissance en rabaissant l’autre. La volonté de pouvoir et la rivalité seraient-elles les deux seuls moteurs qui restent à l’humanité, en dehors de l’avidité ? Et pour revenir à Dubai : l’émir et ses architectes n’ont peut-être pas entendu parler de Babylone et du ziggourat maudit qui précipita l’humanité dans la confusion pour avoir voulu égaler Dieu. Ils ont par contre entendu parler des tours jumelles de Manhattan et des risques auxquels sont exposés les bâtiments trop hauts. Sont-ils sûrs d’eux-mêmes au point de ne même pas envisager d’être la cible de qui que ce soit ?
De toute façon, cette tour est inquiétante. Mais il faut dire qu’aujourd’hui, il y a pas mal de raisons de s'inquiéter.
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