Faut-il craindre une cyber-guerre ?

« Il faut s’attendre à ce que les inventions mécaniques et industrielles aillent encore en se développant et en se multipliant, de plus en plus vite elles aussi, jusqu’à la fin de l’âge actuel. Et qui sait si, avec les dangers de destruction qu’elles portent en elles-mêmes, elles ne seront pas un des principaux agents de l’ultime catastrophe ». René Guénon « La crise du monde moderne » 1927

Ces merveilleuses technologies, qui nous fascinent tant et envahissent chaque jour un peu plus notre quotidien, ont une face cachée nettement moins riante que les 30.000 applications proposées par l'AppStore aux heureux possesseurs d'un iPhone. Pour en savoir plus, je vous renvoie à la vidéo d’une conférence signalée aujourd’hui par LeMonde.fr. En voici quelques extraits:

La crise qui oppose actuellement Google à la Chine révèle une anxiété grandissante en Occident au sujet des armes cybernétiques. Ces armes, d’un genre nouveau, pourraient entraîner le monde dans un conflit électronique susceptible de se transformer en affrontement armé. Car pour virtuelles qu'elles soient, ces armes peuvent détruire le monde physique. Elles sont potentiellement aussi dangereuses que les armes de destruction massive et même plus dangereuses que la bombe atomique, notamment parce qu'elles peuvent frapper dans le plus complet anonymat. Du monde bipolaire de la guerre froide qui opposait les deux super-puissance mondiales (USA-URSS), nous sommes passés dans un monde multipolaire où l’on vit dans la peur d’une attaque-surprise de la part d’un ennemi sans visage. Un pays peut par exemple se retrouver dans l’obscurité, avec tous ses réseaux électriques en panne, sans que l’on sache d’où vient la cyber-attaque.

Si celui qui subit une cyber-attaque ignore d’où elle vient, il ne saura pas contre qui riposter: les cyber-armes donnent donc l’avantage à celui qui attaque. Le cyber-armement ne fera pas disparaître l’armement conventionnel ou l’armement nucléaire. Mais en s’ajoutant au dispositif de la terreur déjà existant, il rajoute son propre risque de déclenchement de conflit.

Les technologies de l’information, nées historiquement de la recherche militaire, sont en train de développer une capacité de destruction qui pourrait demain, si on n’y prend garde, mettre à bas et détruire la paix du monde. C'est pourquoi le risque de cyber-attaques est pris très au sérieux aux USA.