Hélène, temporairement parisienne, a recopié pour ses amis ce texte imprimé sur la carte des menus de la brasserie "Le Zimmer", place du Châtelet. L’auteur est paraît-il inconnu. Le texte daterait de 1692 et aurait été trouvé dans une église de Baltimore. Quoi qu’il en soit, c’est un petit concentré de sagesse qui mérite de circuler.
«Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant, ils ont eux aussi leur histoire.
Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation de l’esprit. Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle, c’est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps.
Soyez prudents dans vos affaires, car le monde est plein de fourberies, mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus recherchent les grands idéaux ; et partout la vie est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe. Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait.
Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d’être heureux».
René Char plus concis dirait:
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque "
Rédigé par : Claudie | jeudi 20 déc 2007 à 00h06
Oui, beaucoup plus concis...
Rédigé par : Nathalie Chassériau | jeudi 20 déc 2007 à 12h16
Certes, mais Arthur Rimbaud a bien fait de partir...
Rédigé par : technomaniac | samedi 22 déc 2007 à 12h06
Réponse à technomaniac.
Cela fait plaisir d'avoir des commentateurs aussi cultivés, qui connaissent René Char comme leur poche et vous font des citations, aussi cryptiques pour le tout-venant que raffinées pour une élite littéraire toujours assoiffée de perles. ("Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud!"René Char "Fureur et mystère" 1962).
Je ne vous connais pas, cher Technomaniac, mais
vous exhorte à revenir: vous faites monter le niveau de mon blog.
Rédigé par : Nathalie Chassériau | samedi 29 déc 2007 à 14h27