Faisant un usage quotidien de Google, j’avais remarqué avec stupeur que, pratiquement du jour au lendemain, Wikipedia avait cessé d’apparaître dans la première page du moteur de recherche. Je tapais un nom célèbre, trouvais des quantités de sites, mais plus de Wikipedia! Ou alors à la cinquième ou dizième page… J’ai donc pris l’habitude de taper mon mot-clé, puis d’y ajouter «wikipedia» ; moyennant quoi Google daigne ouvrir la page.
Mais quelle pouvait bien être la raison d’un changement aussi subit que peu subtil ? De toute évidence il y avait anguille sous roche...
La réponse est arrivée hier, par le biais de Le monde online : après six mois d’essai, Google a lancé, le jeudi 24 juillet, son encyclopédie collaborative, baptisée Knol*.
«Cette création entend investir un domaine jusqu'alors largement dominé par Wikipedia…. La concurrence est de taille. Depuis son lancement en 2001, Wikipedia, la principale plate-forme mondiale de contenu généré par les utilisateurs, existant en cent langues, peut s'appuyer sur près de 400 000 contributeurs volontaires, avec plus de 10 millions de pages, dont près de 2,5 millions en anglais, et 675 000 en français».
Le Monde ajoute que, contrairement à Wikipedia, le site offre des droits d'auteur. Les internautes dont les notes sont les plus populaires recevront des revenus publicitaires grâce à Ad Sense, la régie de Google. Et le quotidien de conclure en citant le site Mashable: «Knol ressemble moins à une communauté qui rédige des articles dont le but est de faire autorité (comme Wikipédia) qu'à une plate-forme née pour créer des revenus lucratifs à partir de mots-clés".
Si le comportement de Google n’a rien d’étonnant, il n’en reste pas moins déplaisant. On ne peut que souhaiter longue et bonne vie à Wikipedia, véritable manne des écrivains, étudiants, chercheurs et documentalistes de tout poil, au nez et à la barbe de l’ogre Google, qui compte attirer les contributions en promettant des gains… et y réussira, à n’en pas douter.