Il faudrait relire René Guénon

« Il se produit un fait dont la gravité ne doit pas être dissimulée: le désordre s’étend partout et semble gagner jusqu’à l’Orient. L’envahissement occidental se bornait jusqu’ici à une domination plus ou moins brutale exercée sur les autres peuples, et dont les effets étaient limités au domaine politique et économique. Aujourd’hui au contraire, il est des Orientaux qui se sont plus ou moins «occidentalisés», qui ont abandonné leur tradition pour adopter toutes les aberrations de l’esprit moderne… Tandis que la première forme d’invasion n’atteignait en somme que les corps, celle-ci empoisonne les intelligences et tue la spiritualité… Dans la confusion qui, partie d’Occident, gagne présentement l’Orient, nous pourrions voir le «commencement de la fin», le signe précurseur où, suivant la tradition hindoue, la doctrine sacrée doit être enfermée tout entière dans une conque, pour en sortir intacte à l’aube du monde nouveau…" René Guénon «La crise du monde moderne» 1927

En dehors de la catastrophe finale qui, à n'en pas douter, anéantira notre civilisation mais se fait encore attendre, les sombres prophéties de René Guénon se sont toutes avérées. À commencer par l’occidentalisation effrénée du reste du monde, qui n’est plus une hypothèse pessimiste mais une glaçante réalité, dont la monstruosité se révèle chaque jour un peu plus. Nous savions à quel point l’Inde, pays traditionnel s'il en fut, s’est engagée elle aussi dans cette voie sans retour. Il ne lui manquait plus qu’un symbole en mesure d’illustrer dignement sa conversion aux «valeurs» de l’Occident matérialiste. Voilà qui est fait.

Une réplique de la tour Eiffel, d'une hauteur de 100 m, est en voie de construction dans l'ancien comptoir français de Yanaon, devenu aujourd'hui Yanam, un des districts du Territoire de Pondichéry (photo ci-contre). Elle devrait être inaugurée en novembre, a indiqué à l'AFP Malladi Krishna Rao, ministre des Impôts et des Sports. Probablement nostalgique des temps merveilleux de la domination française, le gouvernement local espère que cette copie de notre symbole national attirera les touristes dans cette région du sud-est indien. Les travaux, d'un montant de 450 millions de roupies (6,8 millions d'euros) comprennent la construction d'un restaurant, d'un ascenseur et d'une terrasse panoramique pourvue de téléscopes, comme sa grande soeur parisienne.

"Quand j'ai vu pour la première fois la tour Eiffel, j'ai été fasciné par sa beauté et sa grandeur et quand je l'ai revue l'an dernier, j'ai pensé qu'on devrait en avoir une dans la région", a commenté M. Rao.

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