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Rédigé à 23h01 dans Correspondances | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Élie anime à Nice l' Espace Sephria, un lieu de partage et d’enseignement de la sagesse hébraïque. Un de ses grands mérites est de promouvoir une discipline encore trop méconnue en France, et par ailleurs susceptible d’intéresser autant les juifs que les non juifs : la logothérapie de Victor Frankl.
Comme ce sera plus tard le cas de Boris Cyrulnik, qui construisit sa théorie de la résilience à partir de son expérience de jeune enfant traumatisé par la Shoah, c'est son expérience personnelle de survivant des camps de concentration* -mais en tant qu’adulte- qui permit à Victor Frankl de développer cette interrogation fondamentale: comment continuer à trouver du sens à la vie quand, autour de soi, plus rien n’a de sens ? Dans des conditions aussi extrêmes, chercher un sens à la souffrance peut s’avérer le seul moyen de rester en vie. Sur de petits bouts de papier volés à ses geôliers, Frankl résista au typhus et aux privations en tous genres en réécrivant, la nuit, le manuscrit d’un livre que lui avaient confisqué les nazis à son arrivée à Auschwitz. Après sa libération en 1945, devenu directeur de la polyclinique neurologique de Vienne, il publia "Un psychologue fait l'expérience du camp de concentration" - traduit en français sous le titre "Découvrir un sens à sa vie", dont la version anglaise, "Man's search for meaning" a été vendu à plus de dix millions d'exemplaires.
Découvrir un sens à sa vie. Voilà une proposition d’une grande actualité, dans un monde d’où a disparu toute dimension spirituelle, un monde dominé par les technologies, où tout va tellement vite que la vie semble nous glisser entre les doigts, sans que nous arrivions à en déchiffrer le moindre sens. Et si nous savons encore «pour quoi» nous vivons (pour aller travailler, pour gagner de l’argent, pour nous acheter un iPhone, un iPad ou une télévision grand écran), le problème du «pourquoi», c’est-à-dire du sens même de l’existence, se pose à certains d’entre nous de façon de plus en plus pressante. Voilà «pourquoi» il peut être fort utile de découvrir la pensée de Victor Frankl, et -si le besoin s'en fait sentir- de prendre en considération la logothérapie.
*Le père de Victor Frankl, sa mère et son frère mourront en chambre à gaz; son épouse Tilly mourra d’épuisement peu après sa libération du camp de Bergen Belsen.
Rédigé à 13h32 dans Spiritualités | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé à 13h57 dans Parole de sage | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Selon ce monsieur, le but du film de James Cameron est d'affirmer le droit des USA à se défendre contre les méchants de tout poil, qu’il s’agisse du terrorisme islamique, des vietcongs ou de quiconque pourrait menacer la sécurité du pays… On croit rêver. Je ne saurais trop recommander la lecture de cet article, en tant qu’exemple de ce que peut déchaîner l’envie et la jalousie chez les humains… dès que le dieu-argent entre en jeu.
Un détail amusant: le pourfendeur de Cameron accuse celui-ci de se faire appeler «le roi du monde». En fait ce sont les medias, tous adorateurs du même dieu, qui l’ont appelé ainsi à la sortie de "Titanic". Mais le plus curieux dans cette histoire, c'est que «Le roi du monde» est le titre d’un livre de… René Guénon!
Rédigé à 11h48 dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Le problème est que les Américains n’ont pas de Boris Cyrulnik. Contrairement à nous autres Français, la notion de résilience ne leur est donc pas familière. Et si beaucoup de commentateurs américains évoquent une enfance difficile - père absent et irresponsable, éloignement de la mère, difficulté à trouver sa place en tant qu’Afro-américain dans une communauté blanche etc.- personne n’a vu que l’aspect central de la personnalité de Barack Obama est qu’il s’agit d’un résilient.
Le terme de résilience est emprunté à la physique mécanique. Il définit la capacité d'un matériau à retrouver sa forme initiale après un choc. En psychologie, il se réfère à la façon de survivre aux traumatismes et de rebondir. Comme l’explique Cyrulnik, «l’intensité de la résilience va de zéro à presque l’infini. Certaines personnes font du traumatisme le sens de leur vie. Elles métamorphosent leurs blessures en engagement idéologique, scientifique ou littéraire»***. C'est le cas de nombreux artistes, écrivains, chercheurs. On en a même vus devenir présidents des Etats-Unis, c'est tout dire…
Certains résilients développent des capacités de maîtrise exceptionnelles qui leur permettent de prendre de la distance par rapport à toutes les situations potentiellement émotionnelles. Le résilient tend à «désaffectiver» tout ce qui pourrait le faire souffrir : d’où un comportement qui peut paraître froid, voire inaccessible. En forçant un peu le trait, on peut dire que le résilient-type est émotionnellement anesthésié. Il faut aussi comprendre que le résilient sera toujours seul, même entouré d’une foule, parce que son passé -c’est à dire les circonstances au sein desquelles il a dû se construire- est radicalement différent de celui des gens qui l’entourent. Le résilient est seul parce qu’il se sent «autre», parce qu’il est «autre». Et parce qu’il sait qu’il ne sera jamais vraiment compris.
C’est pourquoi il est vain de demander à Barack Obama de devenir ce qu'il ne peut pas être, d’avoir par exemple l’empathie et la chaleur humaine d’un Ronald Reagan (souvent cité ces temps-ci). Obama continuera à être cool, au point de paraître souvent froid. Comme nous tous, il a ce qu'on appelle les défauts de ses qualités.
Rédigé à 08h50 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé à 14h21 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
«Sous l’action même des événements, certaines illusions commencent à se dissiper; il y a là, malgré tout, un symptôme assez favorable, l’indice d’une possibilité de redressement de la mentalité contemporaine, quelque chose qui apparaît comme une faible lueur au milieu du chaos actuel… Il existe maintenant, en Occident, un nombre plus grand qu’on ne croit d’hommes qui commencent à prendre conscience de ce qui manque à leur civilisation». René Guénon «La crise du monde moderne»
Le film-événement en 3D de James Cameron est bien plus qu’un film à grand spectacle: c’est la représentation en images de l’homme occidental tel que le décrit René Guénon dans «La crise du monde moderne», écrit en 1927. Et ce ne seront pas quelques incongruités, quelques approximations et quelques longueurs -ni même son parti-pris d’anthropomorphisme- qui enlèveront quoi que ce soit à la puissance du film et à son glaçant constat: la monstruosité de l’homo occidentalis, dont l’avidité sans limites l’a conduit au cours des siècles à s’imposer par la violence et la brutalité, détruisant sur son passage tout ce qui lui faisait obstacle.
Certains ont paraît-il reproché à Cameron d’être raciste, sous prétexte que les Na'vi (les indigènes du film) ont parfois des comportements d’animaux. Comment peut-on être aussi imbécile? Tout le film est au contraire un hymne à une population restée pure (et beaucoup plus intelligente que les humains bornés), qui vit en symbiose avec la nature dont elle reconnaît et vénère la puissance, dans le respect de la tradition e le culte à une Grande Déesse. Si "racisme" il y a, il ne concerne certes pas les habitants de Pandora, mais les hommes, ces horribles créatures qui arrivent du ciel et veulent conquérir d'autres planètes parce que la leur «est à l’agonie»… Et ce "racisme" là est pleinement justifié.
Et la 3D, dans tout ça ? Eh bien, la 3D est une expérience fantastique. Non seulement fantastique mais extrêmement utile, car elle permet d’attirer dans les salles un public encore plus nombreux et de l’induire, grâce à la séduction de la technologie, à une réflexion sur l’état de notre civilisation et la nécessité de se réveiller. (Numéro un au box-office dans le monde pour le 6e week-end consécutif, Avatar est d'ores et déjà le plus grand succès commercial de l'histoire du cinéma).
René Guénon, prophète de la fin de cycle que nous vivons actuellement, est mort depuis longtemps, mais cela ne doit pas l'empêcher de suivre ce qui se passe ici-bas. Et si les gains fabuleux de James Cameron le laissent probablement de glace, il doit par contre se réjouir à l'idée que certaines consciences, éveillées ou en cours d’éveil, s’efforcent avec talent de réveiller les masses endormies. Ce qui semble bien être le cas du rélisateur d'"Avatar".
Rédigé à 19h18 dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Seconde question: s’il ignore qui est «Biguine», l’observateur ne peut en aucun cas comprendre de quel objet cette femme-objet est censée vanter les mérites. Veut-on nous vendre des blousons de cuir? Des prothèses mammaires? Une crème pour raffermir les seins? Des produits de maquillage? Des call-girls? Ou peut-être, mais cela semble peu probable, des shampoings? Mystère...
Après vérification sur internet, on découvre qu'il s'agit de salons de coiffure, qui vendent aussi des vêtements. Quel message a-t-on donc voulu transmettre? Qu’il suffit aux femmes de confier leur chevelure aux salons Biguine -ou d'acheter un blouson du même nom- pour se transformer séance tenante en bombes sexuelles, plus agressives et exhibitionnistes que des professionnelles du trottoir ?
Mais peut-être s’agit-il simplement de la réponse de Monsieur Biguine au laborieux débat sur l’interdiction de la burka en France… Nul doute que sa contribution fera avancer les choses, et renforcera le dialogue avec la communauté musulmane.
Rédigé à 23h41 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Cela commence à bien faire et je m’impatiente un petit peu, mais ces deux jeunes sont si charmants et se montrent si ravis de faire ma connaissance que j’en prends mon parti. Quand les papiers sont remplis, la jeune fille (toujours elle) me dit en passant que mes factures ne seront plus EDF mais ERDF. Convaincue (quelle imbécille!) qu’il s’agit d’une réorganisation du groupe, je n’y vois que du feu. Elle ajoute qu’elle a besoin de garder deux de mes factures, qui me seront ensuite réexpédiées par la poste. J’acquiesce et signe car je commence à en avoir assez. Ils ont beau être très sympathiques, ils me font perdre du temps et toutes ces formalités pour un simple réduction de tarif EDF et Gaz de France me semblent vraiment exagérées.
Mon Ange gardien devait être dans les parages hier soir, car j’ai pu découvrir l’entourloupe avant qu’il ne soit trop tard.
En fait les deux charmants jeunes gens travaillent pour le groupe Direct Énergie, concurrent direct d’EDF et GdF. La stratégie commerciale du groupe consiste à jouer sur l’équivoque et faire en sorte que l’usager débile, pris au dépourvu, continue à croire tout au long de l’entretien qu’il a à faire avec EDF. Les papiers qu’ils font signer sont en fait un contrat, qui leur permet de résilier automatiquement le contrat EDF (et GdF) de l’usager (débile).
Les commerciaux de Direct Énergie suivent certainement une formation très stricte, où toutes les phrases qu'ils prononcent leur sont imposées. Du début à la fin, leur discours est calibré de façon à tout dire sans rien faire comprendre. Pour le mettre au point, Direct Énergie a dû faire appel à un psychologue, et aussi à un juriste chevronné. Même les petites phrases apparemment spontanées et «conviviales» sont apprises par cœur par les jeunes commerciaux: j’ai découvert sur internet, où abondent les plaintes vis-à-vis de ce groupe, que «le petit bout de table, le tout petit bout de table» que la jeune fille me demandait pour remplir le contrat qu’elle voulait m’extorquer, est répété à l’identique par tous ses collègues, dans toute la France… Je plains de tout mon cœur ces jeunes auxquels on enseigne à devenir des singes -ou des robots- tricheurs, dès le début de leur vie professionnelle: leur avenir apparaît bien sombre.
Conclusion: depuis que le marché de l’énergie a été ouvert à la libre concurrence, de nouveaux fournisseurs sont apparus et offrent des tarifs alléchants, ce qui tout à fait normal et fait partie des règles du jeu. Ce qui l’est beaucoup moins, ce sont les méthodes employées pour arracher des contrats à des usagers sciemment trompés. Réduction ou non, il ne pourrait être question de s’adresser à un fournisseur qui, dès le début, essaie de gruger ses futurs clients. Comment une entreprise digne de ce nom peut-elle espérer s’insérer sur le marché de façon durable avec de telles méthodes? Il y a là une inquiétante atmosphère de "après moi le déluge", comme si désormais il ne s’agissait que de racler tout ce qui peut être raclé, avant l’écroulement final…
Mais si tout doit effectivement finir, à quoi leur serviront leur gains, à quoi leur servira leur malhonnêteté ?
Rédigé à 19h45 dans À la poubelle! | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
"Quand j'ai vu pour la première fois la tour Eiffel, j'ai été fasciné par sa beauté et sa grandeur et quand je l'ai revue l'an dernier, j'ai pensé qu'on devrait en avoir une dans la région", a commenté M. Rao.
Est-il besoin d'ajouter quelque chose?
Rédigé à 15h40 dans Spiritualités | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Ce qui n’empêche pas que choisir une telle photo (parmi les dizaines qu'aurait pu retenir le journaliste) pour illustrer un article politique, n’est pas seulement une preuve de mesquinerie et de cruauté; c'est surtout le signe d’un pitoyable infantilisme.
Rédigé à 11h29 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Malédiction est un mot biblique, un mot mythologique. Un mot très lourd, peut-être le pire que l’homme ait jamais inventé. Un mot qui se réfère à l’inéluctable, à l’inévitable, et abolit le libre arbitre humain et toute forme d’espoir. Un mot qu’il vaudrait mieux ne jamais prononcer, et surtout ne jamais écrire. Un mot qu'il faudrait même ne jamais penser. Avant de trouver un tel titre à cette nouvelle tragique, l’auteur de l’article (Isabelle Monnin) n’a de toute évidence pas songé un seul instant aux enfants de Kristina Rady et Bertrand Cantat. Il ne leur suffisait pas d’avoir un père condamné pour homicide et une mère qui vient de se suicider (le pire abandon qu’un enfant puisse subir). Voilà maintenant qu’un hebdomadaire qui fait autorité, un hebdomadaire qui tire 650.000 exemplaires et se vante d’être lu par plus de deux milions de lecteurs, relie leur patronyme à la notion de malédiction. Ce qui équivaut ni plus ni moins à dire : quoi qu’ils fassent, ces enfants sont foutus. Amen.
Honte au journalisme voyou et irresponsable qui écrit avant de penser, honte à toutes et tous les «Isabelle Monnin» de la Terre, pour lesquels le mot «responsabilité» n’a aucun sens et qui, dans les sujets qu'ils doivent traiter, ne savent faire aucune distinction. Honte à un magazine soit disant sérieux, qui laisse passer un titre digne du pire torchon people.
Dans de telles conditions, peut-on continuer à lire un tel périodique?
Rédigé à 13h14 dans L'événement du jour | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Les critiques de cinéma, qui le couvrent maintenant de louanges après l’avoir honni pendant bien longtemps, ont vu dans "Invictus" un discours sur l’importance politique du sport. On y voit en effet un Nelson Mandela fraîchement élu président de la République Sud-Africaine et tout à fait conscient de l’occasion en or offerte par la Coupe du Monde de rugby, qu’il fera gagner contre toute attente à l’équipe nationale… Mais l’essentiel n’est pas là.
L’essentiel est, IMHO, une remarquable leçon sur la leadership et ce que signifie être un chef, qu’il s’agisse d’un président de la République ou du capitaine d’une équipe sportive. «Vous m’avez élu pour vous diriger» dit Mandela (un époustouflant Morgan Freeman dans le rôle de sa vie) «et c’est ce que j’ai l’intention de faire». Ce géant sut imposer ses convictions réconciliatrices à une population noire incrédule et compréhensiblement revancharde. Il le fit avec beaucoup d’autorité, mais sans jamais négliger d’expliquer les raisons de ses décisions. Belle leçon pour les nains qui n'ont jamais eu la moindre conviction (si ce n’est la volonté d’être réélus) et qui pilotent à vue, avec pour seule et unique boussole les sondages d’opinion…
Quant à Clint Eastwood, il est de toute évidence investi d’une mission, qui devrait être celle de tous les artistes et de tous les écrivains: nous aider à mieux voir le monde -tel qu’il est et non tel que nous désirons le voir-, tout en nous indiquant la direction à suivre pour tenter de l’améliorer, de nous améliorer. Ce faisant, il est touché par la grâce. Ses films devraient être projetés dans tous les collèges et lycées du monde. Mais pour ce qui est de la France, il n’est pas certain que le message d’ «Invictus» intéresse les instances qui nous gouvernent actuellement.
De toute façon merci Clint, et rendez-vous à votre prochain film.
Rédigé à 11h33 dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Dans une première vie, Claudie vécut dans la banlieue parisienne et fit ses études secondaires au lycée Paul Valéry, dans le 12ème arrondissement, où elle s’était fait des amies. De très bonnes amies. À vingt ans, elle a rencontré un bel Espagnol, l’a épousé et s’est installée à Tolède, où elle vit toujours. Mais Claudie n’ a jamais oublié ses amies de jeunesse. Bien qu’ayant perdu nos traces, elle a toujours pensé qu’un jour elle finirait par nous retrouver. Entre temps, elle continuait à nous voir, et à parler avec nous. Voici son témoignage, que j’ai reçu ce matin par e-mail. Il est intitulé "TROU NOIR."
"Tandis que persistait ce vide, et que nous n´étiez pour moi encore que des fantômes, j´avais trouvé dans mon entourage DES FEMMES QUI VOUS RESSEMBLAIENT. Elles ne savaient RIEN de ces ressemblances, ni de la curiosité que je manifestais à leur égard, ni qu´elles avaient été secrètement choisies: il ME suffisait de les observer, surprendre leurs évolutions et leurs sautes d´humeur... Une nouvelle coupe de cheveux, un peu d´embonpoint, tout me ramenait à vous et c´était un véritable réconfort..
Martine, je t´en ai déjà parlé, et même montré la photo de Laura qui était " ton fantôme" avant que je ne te retrouve (une jeune Roumaine qui donne un coup de main pour le ménage, chez ma fille). Je vous envoie aussi la photo du fantôme de Nathalie (une femme de mon groupe de yoga). Regarde Nat, comme je me suis débrouillée durant toutes ces années de séparation pour ne pas être plus longtemps sevrée de ton sourire resplendissant. Ton fantôme, c´est celle qui est tout à fait à droite, sur la photo. Avoue qu´il y a quelque chose! Pour Rosine, il n´y avait rien à faire, personne ne se présentait dans mon entourage afin de rêver... Je n´avais que quelques vieilles photos, dans ma boîte en carton, c´était toujours quelque chose, mais pas d´incarnation.
Je savais bien que notre histoire n´était pas finie, et qu´il suffisait de restaurer le passé. Je me demande si le fait de vivre dans une très vieille ville comme Tolède ne m´aide pas à mélanger en toute insouciance présent et passé, ou peut-être est-ce la lecture de Pascal Quignard qui m´a appris à ouvrir des voies d´eau, des passages souterrains qui aident à faire circuler les souvenirs dans l´histoire, entre le temps passé, présent, futur.
Entre temps j´écris, c´est la meilleure façon de m´isoler du barouf et du chantier des mes ouvriers..."
Claudie Dufour Gomez- Tolède, 15 janvier 2010
Rédigé à 15h40 dans Psychologie | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé à 10h19 dans Psychologie | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Il suffit de deux clics sur Google pour connaître l’âge d’une personne. Je m’en suis aperçue en cherchant l’adresse d’une amie de fac américaine qui vient de m’appeler de Chicago après… plus de quarante ans. Dans l’enthousiasme de ces retrouvailles téléphoniques, j’avais oublié de lui demander son adresse. Je suis donc allée sur Google, ai tapé «Chicago Phone Directory», puis cliqué sur les «Official White pages». J’ai ainsi découvert qu’elle est sur liste rouge. Le seul renseignement fourni par les Pages Blanches est son âge: 61 ! Un autre clic et j’ai découvert l’âge de son mari : 65.
Fascinante époque où la vanité humaine conduit à se soumettre à de coûteuses (et parfois hasardeuses) opérations en anesthésie générale, à devenir accro aux injections -de botox, de graisse plus ou moins baladeuse, de collagène…- pour faire croire aux autres qu'on a dix ans de moins. Alors que n’importe qui peut, en deux clics, être renseigné sur la vérité. Il est donc légitime de se demander: tout ça pour ça?
Rédigé à 11h51 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
"Je suis sensible aux vœux de bonne année émanant d’envoûteurs et chamans véritables qui n’hésitent pas à sacrifier une poule noire ou à brûler des herbes rares en invoquant les soleils et les volcans. Pour les autres, je n’y entends qu’un aveu d’impuissance doublé d’une invitation à me débrouiller seul et si possible en silence."
Comme c'est bien vu! Et comme sont fastidieux ces mots inutiles, ces "paroles absurdes", comme les appelle mon cher Alberto Savinio, qui nous encombrent et nous contraignent à les répéter comme des robots, d'année en année, de génération en génération... Qui, parmi ceux qui formulent leurs vœux (c'est-à-dire nous tous), croit vraiment à ce qu'il dit, alors que tout le monde ou presque pense que le monde va de mal en pis?
Il faut toutefois reconnaître qu'en dehors d'une "invitation à se débrouiller tout seul" ("et si possible en silence"!), les vœux de Nouvel An ont une autre utilité: rappeler à nos destinataires que nous existons, que nous sommes encore là. Les vœux de Bonne Année expriment avant tout notre désir de ne pas être oubliés.
Rédigé à 12h53 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Il peut aussi y avoir de l’autoritarisme dans le cadeau-surprise, celui «auquel on a pensé», et qui est censé montrer combien on tient à l’autre, à quel point on connaît ses désirs. Offrir à une femme un vêtement ou un accessoire qu’elle n’a pas choisi revient à l’obliger à le porter même s’il ne lui va pas, ou à se déplacer pour aller l’échanger... avec, en sus, le risque de blesser le généreux donateur. Les cadeaux sont des bombes à retardement et de puissants activateurs de névroses.
Même en s’inquiétant des désirs de l’autre, il arrive de rater son coup. Adolescente, je ne savais pas tricoter mais j’étais très forte en crochet. J’avais donc offert à ma belle-mère de lui confectionner un petit haut sans manches pour la belle saison, lui demandant de choisir le point et la laine qui lui plaisaient. Je voulais être sûre de faire quelque chose qu’elle porterait (j’aurais tant voulu qu’elle m’aime !). Elle avait choisi une laine turquoise que je trouvais affreuse et tout à fait inadaptée: une couleur neutre aurait beaucoup mieux convenu au baroque «point d’éventail» qu’elle avait retenu. Mon but n'étant pas de me faire plaisir, mais de lui faire plaisir à elle, j’avais acheté les pelotes turquoise et m’étais mise au travail sans mot dire (en m'efforçant de ne pas la maudire!). Le résultat était impeccable mais d’un goût navrant: mon père s’était contenté de dire sur un ton glacial que mon petit pull était «très bien fait».
Quant à l’heureuse destinataire, elle a fourré l’objet au fond de son armoire et je ne l’ai plus jamais revu. Pas une fois elle ne l’a porté.
Rédigé à 14h02 dans Psychologie | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
La notte sul borgo-1950
Il s’appelait Andrea De Chirico et était le frère cadet de Giorgio, le célèbre peintre du même nom. Pour ne pas risquer de faire de l'ombre à ce dernier, il choisit en 1914 un pseudonyme italien, comme leur mère. Pour ce faire, il traduisit le nom d'un obscur traducteur et auteur français, Albert Savine (1859-1927). Savinio-de Chirico était grec par son père mais en Grèce comme en France, où il séjourna souvent, et comme en Italie, son pays d’adoption, plus personne ou presque ne se souvient de lui. Cette indifférence de la postérité à son égard est pour moi un mystère, et surtout un scandale.
Écrivain caustique et penseur rigoureux, il réservait sa «folie» à sa peinture, fortement onirique, mythologique et satirique. Comment se peut-il qu’il soit à ce point méconnu ? Probablement parce qu’il a voulu s’exprimer dans de trop nombreux domaines. En dehors de Leonardo et de quelques autres, la célébrité préfère les talents «singuliers». Il faut être soit un écrivain, soit un peintre (et à la rigueur un "artiste plasticien" en sus), soit un musicien. Vouloir être les trois ensemble, cela fait désordre. Ne sachant où placer un tel phénomène dans le panthéon des grands hommes, on préfère l'envoyer aux oubliettes. Sic transit gloria mundi...
Rédigé à 19h08 dans Art | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
-«Bonjour Madame Chassériau, ici la société XY…».
-«Non, merci Monsieur, je ne suis pas intéressée».
-«Juste une minute Madame, juste une question: il y a un sadique dans votre immeuble du Mont-Boron?»
Pensant à quelque obsédé sexuel prêt à me débiter des obscénités, je réponds très énervée que je n’habite plus au Mont-Boron depuis belle lurette, que c’est une erreur des Pages Blanches qui continuent à indiquer cette adresse et je raccroche aussitôt.
Si j’ai entendu «sadique», c’est parce que le monsieur parlait avec un accent assez prononcé, mais peut-être aussi pour une autre raison: quand j’habitais encore au plateau du Mont-Boron, il y avait eu des problèmes avec un exhibitionniste qui surgissait à poil des fourrés quand les enfants sortaient de l'école. Pour parler en lacanien, j’ai associé le signifié «satyre» au signifiant "sadique".
Une minute après j’ai réalisé que le type, qui travaille probablement pour une société de gestion d’immeubles, n'était pas un obsédé sexuel et ne faisait pas non plus la chasse aux sadiques; il voulait simplement savoir si, dans ma soi-disant propriété, il y avait ou non un SYNDIC !
Rédigé à 22h48 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Nous avons tous entendu -et plutôt dix fois qu’une !- des réflexions de ce style, toujours proférées sur le ton de la surprise et de l’incrédulité : «Il a tout pour être heureux, et pourtant il ne va pas bien». Je me suis quant à moi toujours demandé ce que «l’avoir» pouvait bien avoir à faire avec la dépression, qui est une maladie de «l’être». Comment pouvait-on associer deux notions aussi étrangères entre elles? Comment pouvait-on imaginer un seul instant que des possessions matérielles -une grande maison, une belle voiture etc.- puissent suffire à rendre les hommes heureux?
Pourtant, à y regarder de plus près, ces deux notions sont effectivement liées, dans la mesure où la dépression, un des grands maux de notre époque, est souvent une des conséquences de la priorité absolue que notre société donne à l’ «avoir» sur l’ «être». Nous vivons dans un monde où l’accumulation de biens matériels prévaut sur la recherche de la connaissance et la culture de soi, où l’extérieur prévaut -et de très loin- sur l’intérieur. En concentrant toutes ses énergies à avoir toujours plus, l’homme a tout simplement perdu de vue qui il est. Avouez qu’on serait déprimé à moins…
Avoir ou être: la question a aujourd’hui un sacré caractère d’urgence.
Rédigé à 17h54 dans Psychologie | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Mais quelle que soit l'interprétation qu'on veuille leur donner, ces correspondances sont toujours jubilatoires.
Rédigé à 14h28 dans Correspondances | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
L’évidence de la chose ne m’empêche pas de me demander d’où vient ce prodige et quelle en est la cause. Comment est-il possible qu’à l’aube du 3ème millénaire, l’humanité soit encore- et même plus que jamais- esclave de la loi du «toujours plus»? Notons en passant que cette absurde injonction ne concerne pas seulement le microscopique état de Dubai, mais tout le monde, à commencer par nous autres Français. Nous n’avons pas la tour la plus haute (quoiqu'un certain Mr. Eiffel, en 1889…), mais par contre l’avion le plus grand, le train le plus rapide nous concernent de très près (les plus nombreuses doses de vaccin aussi, mais c’est une autre histoire).
Peu importe en réalité de quoi il s’agit, l'objectif est toujours le même: détenir un record, être les premiers, dépasser les autres, être plus et mieux que le voisin, affirmer sa puissance en rabaissant l’autre. La volonté de pouvoir et la rivalité seraient-elles les deux seuls moteurs qui restent à l’humanité, en dehors de l’avidité ? Et pour revenir à Dubai : l’émir et ses architectes n’ont peut-être pas entendu parler de Babylone et du ziggourat maudit qui précipita l’humanité dans la confusion pour avoir voulu égaler Dieu. Ils ont par contre entendu parler des tours jumelles de Manhattan et des risques auxquels sont exposés les bâtiments trop hauts. Sont-ils sûrs d’eux-mêmes au point de ne même pas envisager d’être la cible de qui que ce soit ?
De toute façon, cette tour est inquiétante. Mais il faut dire qu’aujourd’hui, il y a pas mal de raisons de s'inquiéter.
Rédigé à 19h01 dans Actualité, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
En allant sur Wikipedia (toujours grâce à Google, of course), on apprend que «depuis Einstein et la relativité générale, la gravitation n'est plus perçue comme une force d'attraction, mais plutôt comme une manifestation de la déformation de la géométrie de l'espace-temps sous l'influence des objets qui l'occupent».
Mais là n’est pas la question. La question est l’incroyable pouvoir de séduction des outils informatiques en général et de l’internet en particulier, et les innombrables armes auxquels ils recourent pour nous charmer chaque jour un peu plus, et chaque jour un peu plus nous hypnotiser. Le plus souvent, la part de nous-même sur laquelle cette séduction opère est la région la plus infantile, la plus brouillonne et la plus superficielle du psychisme humain, celle qui a du mal à fixer son attention et se distrait pour un rien. Il en faut peu pour distraire un petit enfant de ce qu'il fait: un bonbon, un joujou de pacotille, trois p’tites notes de musique -sans oublier bien sûr un écran allumé- et le tour est joué: le bambin est conquis, prêt à avaler tout ce que vous lui direz et à vous suivre au bout du monde.
C’est ainsi qu’à force de sollicitations et de séductions faites de musiques débiles, d'applications inutiles, de jeux puérils et de petites trouvailles ludiques aussi charmantes que superflues, nous régressons -lentement, sûrement et inconsciemment- chaque jour un peu plus… pour nous arrêter où? On peut regretter que la farceuse petite pomme de Google, au lieu de s’immobiliser en un point X d’un sol virtuel, ne nous tombe pas... en pleine poire: pour sortir de l’état de semi-hypnose dans lequel nous plongent nos merveilleux écrans, nous allons avoir besoin de fréquents petits coups sur la tête.
*Maintenant que j'y pense, la pomme mordue, c'est le symbole d'Apple! Qu'est-ce qui se cache derrière ce clin d'œil de Google?
Rédigé à 15h29 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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